Des murs de protection en ciment sont tombés ou ont été brisés. 375 baraquements, 10 réfectoires, 275 climatiseurs et de nombreux équipements ont été détruits. Les dégâts sont estimés à plus de 10 millions de dollars.
Depuis plusieurs semaines, des agents du régime iranien, avec la complicité des forces irakiennes, photographiaient et filmaient, à partir des postes de police ou juchés sur le toit des voitures, divers emplacements à l’intérieur du camp. Ces signes avant coureurs d’une attaque n’avaient pas échappé aux responsables des résidents qui ont alerté à maintes reprises l’UNAMI, des officiels américains et l’ONU. Ils ont été appuyés dans leur démarche par de nombreuses personnalités. Le 21 septembre, vingt-six membres du Congrès des Etats-Unis ont écrit au Secrétaire d’Etat pour suggérer que tout le personnel de sécurité impliqué dans les précédentes attaques contre les résidents soit remplacé et que le dossier du camp Liberty soit remis aux agences et aux membres du gouvernement irakien qui ne soient pas sous le contrôle ou l’influence du régime iranien. Le 6 octobre, trente-deux personnalités américaines démocrates ou républicaines ont écrit au Sous-secrétaire d’Etat Anthony Blinken pour qu’il indique clairement au gouvernement irakien que les activités d’agents du Vevak au camp Liberty étaient intolérables et représentaient une violation des promesses faites par le pouvoir irakien, le gouvernement américain et les Nations-Unies. La lettre demandait aussi l’éviction de Faleh Fayyad, le superviseur du camp, et des agents de renseignement, tous impliqués dans les précédents massacres. Ces appels à la sagesse n’ont pas été entendus ; aucune mesure de protection n’a été prise et les tueurs ont pu agir quand et comme ils ont voulu. Les autorités concernées se sont dites désolées, ont exprimé leurs regrets, présenté leurs condoléances, mais le mal était fait. Dans les jours qui ont suivi, les gardes-chiourme de Faleh Fayad ont intensifié leur pression sur Liberty, interdisant l’entrée de vivres, de carburant et d’autres besoins essentiels des résidents et empêchant celle des citernes destinées à évacuer les eaux usées. Il en est résulté un débordement de l’eau sale des réservoirs qui contamine l’environnement et risque de provoquer des épidémies de maladies infectieuses.
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