Au matin du 9 février, une pluie d’obus de mortiers et de roquettes s’est abattue sur les baraquements du camp Liberty. En raison de la faible superficie de la cible, moins d’un demi- kilomètre carré, tous les projectiles ont fait mouche, provoquant la mort de sept résidents, dont une femme, et infligeant de graves blessures à une centaine de personnes.
Un massacre programmé
Liberty étant situé dans une zone militaire aux accès étroitement surveillés, il a fallu que les agresseurs, vraisemblablement des agents de la force terroriste Qods, aient bénéficié de complicités au sein des forces armées irakiennes pour accomplir leur forfait. Les précédentes agressions contre Achraf étaient le fait d’éléments qui ne se cachaient pas pour agir. Cette fois, les assassins ont agi dans l’ombre, sournoisement pour ne pas être identifiés. Selon des informations reçues de l’intérieur de l’Iran, l’opération aurait été décidée par Khamenei en personne et facilitée, bien qu’il s’en défende, par le pouvoir irakien. Les obus auraient été acheminés à bord d’ambulances et stockés sous des tentes à proximité du camp. Un second tir était prévu, une heure après le premier, pour toucher les résidents occupés à soigner les blessés du premier. S’il n’a pas eu lieu c’est parce que ceux qui en étaient chargés ont été surpris et arrêtés par des militaires irakiens qui n’avaient pas été mis au courant de l’opération.
Une vague de protestations
Une foule de personnalités et d’organisations ont clamé leur indignation et exigé du gouvernement irakien et de la Mission d’assistance des Nations-Unies pour l’Irak (MANUI) qu’ils fassent toute la lumière sur le drame. Alejo Vidal-Qadras, vice-président du Parlement européen, Struan Stevenson, député européen chargé des relations avec l’Irak, Guilio Terzi, ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Guterres, président du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, Rudy Giuliani, ancien maire de New-York, le Sénat belge, le MRAP, Amnesty international ont condamné l’agression. Patrick Kennedy lors d’une manifestation rassemblant 1500 Irano-Américains le 9 février à Washington a demandé la démission de Martin Kobler qu’il juge responsable du sang versé à Liberty.
En France, le Ministère des Affaires étrangères a fermement condamné l’attaque et s’est déclaré prêt à participer, en relation avec le HCR, au plan des Nations-Unies pour le transfert des résidents de Liberty dans des pays d’accueil.