Le président irakien Nouri al-Maliki, le vassal des mollahs, exige que les résidents d’Achraf aient quitté leur base avant la fin de l’année 2011. Depuis que les Américains, reniant les accords écrits passés avec les Moudjahidine en 2003, lui ont abandonné le contrôle du camp, il met tout en œuvre pour leur rendre la vie impossible et les forcer à partir : blocus rigoureux, insultes et menaces au moyen de 300 haut-parleurs, occupation d’une partie du camp et surtout deux attaques meurtrières en juillet 2009 et avril 2011.
Comme ni les Etats-Unis, ni l’ONU ne se décident à intervenir pour faire respecter leurs droits, les résidents d’Achraf, livrés à eux-mêmes vivent sous la menace perpétuelle d’une nouvelle agression. C’est pourquoi, bien que très attachés à la cité qu’ils ont bâtie de leurs mains, ils ont accueilli favorablement le plan de sortie de crise proposé par la Délégation du Parlement européen pour l’Irak et accepté l’idée de quitter l’Irak pour les Etats-Unis, le Canada, les Etats membres de l’UE, la Suisse, la Norvège et l’Australie.
Le projet pose, en préambule à toute négociation : le retrait des forces irakiennes du périmètre d’Achraf, la fin du siège et des interdictions d’entrées, l’accès immédiat des résidents aux soins médicaux, le lancement d’une enquête indépendante par un panel de juristes sur l’agression du 8 avril et la restitution de tous les biens confisqués en cette occasion. Il prévoit l’ouverture de négociations sous le contrôle d’un comité de coordination et de suivi comprenant « des représentants comme la baronne Ashton, les Etats-Unis, l’ONU, le Parlement européen, le gouvernement irakien, l’OMPI et le CNRI ». Il demande à l’ONU et aux Etats-Unis de garantir la protection d’Achraf et aux autorités irakiennes de mettre fin à toute provocation, en conformité avec le droit international humanitaire.
Ce plan équitable et réaliste a été accueilli favorablement par la communauté internationale et par de nombreuses personnalités irakiennes, dont le gouverneur de la province de Diyala où se trouve la cité d’Achraf.
Le 7 juin, l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, s’est déclaré favorable à sa mise en œuvre et opposé à tout déplacement forcé des résidents sur le territoire irakien.
Mais les mollahs ne l’entendent pas de cette oreille, car ce qu’ils veulent, ce n’est pas le départ des Achrafiens mais leur extermination pure et simple, sachant bien que même dispersés, éparpillés, ils continueraient la lutte. L’ambassadeur iranien à Bagdad a été chargé d’annoncer au gouvernement irakien qu’ils s’opposaient à tout plan échappant au contrôle total du dit gouvernement. Le mollah Moslehi, ministre du Renseignement du régime, feignant d’abandonner le bâton pour la carotte, s’est lancé dans une ridicule tentative de diversion en faisant miroiter aux Achrafiens la perspective d’une amnistie totale s’ils acceptaient de retourner en Iran. On sait ce que valent de telles promesses et on imagine sans peine ce qui arriverait aux naïfs qui tomberaient dans le panneau, sauf s’ils déclaraient publiquement leur rupture avec l’OMPI, ce qui, les connaissant, n’est pas près de se produire.