Ils étaient plusieurs centaines d’iraniens en exil et de sympathisants français de la Résistance, réunis dans les locaux du CNRI, en ce premier jour du printemps, pour fêter Norouz, le jour de l’an du calendrier iranien.
A l’approche de 18h30, les conversations s’interrompirent et le compte à rebours commença jusqu’à l’instant où, salué par des vivats commença l’an 1389 du calendrier persan.
Installés dans la salle des fêtes décorée et fleurie avec en évidence la table des « sept sins », local prolongé pour la circonstance par une immense toile de tente, les participants suivirent avec attention les allocutions successives de Maryam Radjavi présidente élue de la Résistance et de Jean-Pierre Béquet, le maire d’Auvers-sur-Oise.
Maryam Radjavi a salué tous les martyrs du soulèvement populaire en Iran et de l’agression contre les résidents d’Achraf. Elle a constaté que malgré tous ses efforts le régime des mollahs avait échoué dans ses tentatives de détruire Achraf et de mettre fin au soulèvement, en dépit d’une répression féroce. Pour elle, ces échecs et les dissensions survenues entre les tenants du régime du Guide suprême sont les signes avant coureurs de son effondrement.
Elle a dénoncé les partisans de la politique de complaisance qui, par intérêt, n’on reculé devant rien pour soutenir le fascisme religieux, différant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et permettant à l’Iran de faire un pas de plus vers l’arme nucléaire. Heureusement, a-t-elle constaté, il s’est formé partout dans le monde un vaste front des défenseurs de la liberté qui ont exprimé leur solidarité avec le soulèvement en Iran et la défense des résidents d’Achraf. Une résolution en leur faveur a recueilli les signatures d’une majorité de parlementaires norvégiens et finlandais et de membres du Parlement britannique et de la Chambre américaine des représentants.
Dans son intervention, Jean-Pierre Béquet, compagnons des bons et des mauvais jours de la Résistance lui a réitéré son soutien et émis le vœu que l’année nouvelle soit celle du retour de l’Iran à la démocratie et à la liberté, soulignant au passage, non sans humour, qu’il se félicitait de pouvoir fêter deux fois par an la nouvelle année.
Le grand moment de la soirée fut la liaison en direct établie avec la cité d’Achraf et le dialogue qui s’instaura, en farsi, entre Maryam Radjavi et les résidents. Faute d’en saisir la teneur, les Français qui s’étaient rendus à Achraf s’occupèrent à chercher et parfois à trouver des visages connus parmi ces femmes et ces hommes qui manifestaient leur joie sans retenue, malgré le blocus et les brimades qu’ils subissent depuis des mois. Avec beaucoup d’émotion, Bahram Alivandi présenta et commenta le tableau réalisé à leur intention.
La soirée se termina par un dîner traditionnel, dans une ambiance joyeuse et conviviale.