Première réaction
Dès l’après-midi du 8 avril 2011, alors que l’agression contre Achraf se poursuivait, la Résistance iranienne a tenu une conférence de presse à Paris, Salon Hoche. Devant une vingtaine de personnes dont six qui s’étaient rendues à Achraf avant le blocus, Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, François Colcombet , ancien député et magistrat, Maître Gilles Paruel, ancien bâtonnier du Val-d’Oise, Monseigneur Jacques Gaillot et le Professeur Steven Scheebaum, avocat des résidents d’Achraf, ont fait part de leur émotion et de leur indignation provoquées par l’attaque meurtrière des forces armées irakiennes.
Hommage aux victimes
Le 11 avril, s’est déroulée à Auvers-sur-Oise, dans les locaux du CNRI, une cérémonie à la mémoire des victimes de l’agression en présence d’Yves Bonnet, de Mgr Gaillot, deMme Anissa Boumediene, islamologue et de plusieurs élus de Val d’Oise. Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance, rappelant les accords écrits passés entre les résidents d’Achraf et les autorités américaines, a demandé au président Barak Obama de condamner personnellement et clairement le massacre des Achrafiens qui sous tous ses aspects relève du crime de guerre et du crime contre l’humanité, ainsi que la politique répressive et fasciste de Maliki. Elle a rappelé que moins de 24 heures après l’attaque, celui-ci avait reçu les félicitations officielles du régime iranien par la voix de son ministre des Affaires étrangères qui regrettait seulement que le carnage n’ait pas été plus important. Elle a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de saisir la cour pénale internationale pour qu’elle lance un mandat d’arrêt international contre Maliki, qui a donné directement, sans intermédiaires, l’ordre de déclencher l’attaque.
En conclusion, la dirigeante de la Résistance a appelé la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures pour garantir la protection des Achrafiens par l’ONU et les Etats-Unis, libérer les 6 otages blessés et en grève de la faim, ouvrir la porte d’Achraf à la délégation de l’ONU, aux avocats, aux parlementaires et aux journalistes, obtenir le retrait des forces assaillantes et répressives irakiennes, mettre fin au blocus inhumain de 28 mois et retirer les 240 haut-parleurs qui torturent psychologiquement les résidents. Enfin, elle a souhaité la désignation par le conseil de sécurité de l’ONU d’une mission internationale chargée d’enquêter sur les crimes commis à Achraf.
Conférence internationale
Le 13 avril dans l’après-midi près d’un millier d’Iraniens et de sympathisants français de la Résistance iranienne ont assisté Salon0. Hoche à la conférence organisée à Paris pour dénoncer l’agression irakienne contre Achraf. Parmi les membres du panel animé par François Colcombet on notait la présence d’anciens haut-responsables américains qui furent unanimes à reconnaitre et pour la plupart à déplorer l’inaction des forces militaires de leur pays qui auraient dû protéger les résidents, comme la promesse leur en avait été faite en 2003, et qui ne l’ont pas fait. Tous furent d’accord pour déclarer que la seule façon d’amener Maliki à modérer ses ardeurs belliqueuses était de retirer au plus vite l’OMPI de la liste noire américaine. Quelques intervenants se firent plus particulièrement remarqués par la pertinence de leurs propos. Patrick Kennedy, neveu du président assassiné, déplora que des armes et des véhicules payés par les contribuables américains et remis, en dotation, à l’armée irakienne aient servi à tuer et blesser des civils innocents. Il dit sa déception de constater que les énormes moyens investis en Irak n’aient servi qu’à remplacer un dictateur par un autre.
Juan Garcés, le juge espagnol, affirma, preuves à l’appui, que le massacre aurait pu être évité si les Etats-Unis et l’ONU, parfaitement au courant des projets irakiens, avaient réagi en temps utiles, ce qui ne fut pas le cas. Mario Stasi rendit un vibrant hommage aux victimes et s’indigna du comportement des autorités françaises qui ont fait appel de la décision européenne retirant l’OMPI de la liste des organisations terroristes et qui persistent, depuis la rafle du 17 juin 2003, à considérer le Conseil national de la Résistance iranienne comme une « association de malfaiteurs en relation avec une organisation terroriste ». Günter Verheugen commissaire européen de 1999 à 2009 et ancien ministre allemand des Affaires européennes et Jacques Attali, économiste, écrivain et ancien conseiller du président François Mitterrand prirent également la parole. Dans son intervention, Maryam Radjavi a réitéré les revendications formulées le 11 avril et demandé la prise en charge des blessés d’Achraf par l’hôpital américain voisin de la base.
Prises de position
Les premiers moments de stupeur passés, des personnalités et des organisations dont on attendait impatiemment les réactions, sont sorties de leur silence. Dans l'après-midi du mercredi 13 avril, après six jours d'obstacles posés par le gouvernement irakien, un groupe de la Mission d'assistance de l'ONU pour l'Irak (MANUI) a enfin pu se rendre à Achraf et constaté l’ampleur des dégâts qui n’ont rien de commun avec les communiqués officiels faisant état de seulement trois morts. La Résistance iranienne insiste pour que soit publié le plus rapidement possible le compte-rendu de cette visite. Un groupe de députés américains a écrit à la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton, pour lui faire part de leur inquiétude à la suite du coup de force de l’armée irakienne dont les actions enfreignent clairement la promesse écrite que l'Irak a faite au gouvernement des États-Unis avant de prendre le contrôle du camp et semblent indiquer que le gouvernement Maliki donne de manière troublante son consentement aux demandes iraniennes. Les Députés belges David Clarinval (MR) et Patrick Moriau (PS) ont demandé au Ministre des affaires étrangères, Steve Vanackere, d’interpeller l’Union européenne ainsi que les autorités américaines et irakiennes concernant « la situation désespérée actuellement vécue par les réfugiés iraniens » De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères Alistair Burt parlant au nom de son gouvernement, s’est dit profondément troublé par les informations en provenance d’Achraf, a rappelé les engagements pris par le gouvernement irakien au sujet de la sécurité des résidents du camp et a chargé son ambassadeur à Bagdad d’intervenir auprès du gouvernement irakien pour l’exhorter à cesser immédiatement les violentes opérations au camp d'Achraf et surtout à garantir aux résidents un accès total aux soins médicaux.