Madame Marie-Louise Aspillaga, ancienne institutrice et directrice d’école est décédée l 16 août 2018 à Chambly à l’âge de 76 ans. A l’occasion du troisième anniversaire de l’exécution par le régime des mollahs de son fils Raman, Madame Massoumeh Bolourchi a écrit à la défunte, le 1er septembre, une lettre pleine de tendresse que la Lettre persane juge intéressant de porter à la connaissance de ses lecteurs. (Le souci de la défense de la liberté est le point essentiel qui rapproche Raman de Madame Marie-Louise Aspillaga, car tous les deux ont, dans leur vie, défendu fortement la Liberté.)
Chère Marie Louise
Pour nous, vous serez toujours vivante, avec votre bonté et vos belles pensées. Je me souviens de la première fois que je vous ai vue, il y a 35 ans où vous m’avez accueillie avec gentillesse à la maternelle, moi et mon fils Rahman, décédé depuis. Je me souviens combien mon fils a tout de suite été bien avec vous. Il me parlait beaucoup de Madame la Directrice, et c’est le premier mot de français qu’il a appris. Il me racontait votre gentillesse et votre amour pour lui. Oui, chaque jour il allait à l’école pour vous. Même si mon cher fils Rahman a été exécuté par la dictature des mollahs en Iran, comme tous ceux qui ont un grand cœur et aiment tout le monde comme vous, il sera toujours vivant dans nos cœurs. Mes amies m’ont dit que le jour où elles sont venues vous voir, vous avez souhaité que dans l’Iran libre de demain, une place porte le nom de mon fils, Rahman. Je peux vous dire que ce jour n’est plus loin.
Chère Marie-Louise, vous me manquez déjà mais pour moi cette séparation est provisoire et je sais qu’un jour nous serons à nouveau ensemble, vous, Rahman et moi et tous les amoureux de la liberté.