Le 9 septembre 2016, l’avion ramenant d’Irak les derniers membres de l’OMPI en provenance du camp Liberty, s’est posé à Tirana, la capitale de l’Albanie. Il aura fallu treize ans pour que soit enfin tenue la promesse de protection faite aux résistants iraniens quand ils avaient remis leurs armes aux forces de la coalition après la guerre d’Irak.
Durant ce temps, et plus particulièrement depuis l’arrivée de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, fin 2008 et sa décision d’abandonner au gouvernement irakien le contrôle du camp d’Achraf où ils étaient regroupés, les combattants sans armes de l’OMPI ont vécu huit années de cauchemar qui coutèrent la vie à des dizaines d’entre eux et firent des milliers de blessés. Ils furent d’abord victimes de torture psychologique par des centaines de haut-parleurs déversant nuit et jour insultes et menaces.
Puis, sur l’ordre de Maliki, le premier ministre irakien tout acquis à la cause de la dictature iranienne, les agressions se sont multipliées. Celle du 28 juillet 2009 fit 11 morts et environ 500 blessés. 36 personnes prises en otage n’ont été libérées, à l’article de la mort, que 72 jours plus tard après avoir été traînées de prison en prison et avoir mené une grève de la faim légendaire. Celle du 8 avril 2011 fit 36 morts, dont 8 femmes. Enfin, le 1er septembre 2013, un commando est venu assassiner 52 résidents restés à Achraf pour régler les derniers détails avant leur départ pour le camp Liberty. Menottés, ils ont été exécutés d’une balle dans la nuque. Les agresseurs ont achevé à l’infirmerie les blessés qui s’y étaient réfugiés et enlevé 7 otages dont 6 femmes. Ce départ pour le camp Liberty, une ancienne base américaine, fut organisé par Martin Kobler, chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Irak qui promit aux résidents qu’ils pourraient de cet endroit quitter facilement l’Irak, comme l’exigeait Maliki.
Le transfert vers Liberty s’effectua en plusieurs convois. Il fallut remettre en état une base ravagée et pillée après le départ des Américains et s’installer sur une surface réduite à 0,6km2. En réalité le séjour au camp Liberty allait se prolonger durant plusieurs années, le régime iranien usant de son influence pour entraver les départs et infliger le plus de pertes possibles aux résidents. Subissant le blocus des forces armées irakiennes, les résidents de Liberty furent à quatre reprises la cible de tirs de roquettes qui firent 8 morts le 9 février 2013, 2 morts le 15 juin 2013, 4 morts le 26 décembre 2013 et 24 morts le 29 octobre 2015. Le bilan fut encore alourdi par la mort de dizaines de personnes résultant du blocus médical à Achraf et à Liberty. La dernière étape, l’évacuation vers l’Europe, fut périlleuse puisque les milices irakiennes extrémistes aux ordres des mollahs avaient pour consigne d’éliminer le maximum de résidents pendant le transfert. Leurs plans ont finalement échoué.
C’est un grand soulagement pour les amis de la Résistance iranienne de savoir que ses forces vives sont maintenant libres et en sécurité dans un pays ami, après tant d’années de souffrance et de deuil.