L’exode des résidents d’Achraf, conséquence de l’ultimatum du gouvernement irakien leur enjoignant de quitter leur base avant la fin du mois d’avril, a commencé le 18 février quand un premier convoi de 400 personnes a rejoint le camp Liberty, dans la banlieue de Bagdad. Deux autres convois de même importance ont suivi, les 8 et 20 mars. Ces transferts, furent particulièrement pénibles et humiliants en raison de l’hostilité manifeste des forces de police qui firent subir aux personnes déplacées de multiples contrôles, fouilles au corps, accompagnés d’insultes et de menaces.
Le 20 mars, à 6h du matin, l'ingénieur Bardia Amir-Mostofian, épuisé physiquement, est décédé d'un arrêt cardiaque une heure après son arrivée au camp. Contrairement à ce qui leur avait été annoncé, les arrivants qui n’ont pas pu emporter toutes leurs affaires personnelles, ont trouvé le camp Liberty dans un état déplorable en raison des pillages et des dégradations commises par les forces armées irakiennes : absence d’eau potable, égouts éventrés...
Pour empêcher les résistants iraniens de faire de Liberty un nouvel Achraf, les autorités irakiennes l’ont transformé en camp de concentration avec de multiples caméras de surveillance, des dispositifs d’écoute et 150 policiers en armes patrouillant nuit et jour dans le petit secteur de 600 m2 où sont situés les bungalows.
Les personnes ainsi parquées n’ont d’accès direct ni aux avocats, ni aux services médicaux. Toute construction leur est interdite.
Cette situation intolérable a suscité de vives réactions chez de nombreux observateurs. Le Comité des Affaires Politiques de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (PACE) a très officiellement demandé aux autorités irakiennes que les unités armées ainsi que la surveillance soient retirées du camp, pour que les résidents puissent y circuler librement, et qu’il soit accessible aux médecins, aux avocats et aux observateurs de l'ONU.