S’exprimant à La Haye, lors d’une conférence internationale, le juge espagnol Juan Garces a dénoncé les agissements de l’actuel responsable de la Mission d’assistance des Nations-Unies pour l’Irak (MANUI) qui, contrairement à son prédécesseur ne fait pas respecter les droits des résidents d’Achraf et de Liberty par le gouvernement irakien.
Quand il était en poste à la tête de la MANUI, M.Ad Melkert s’efforçait, sans toujours y parvenir, de faire respecter par le gouvernement irakien le statut de personnes protégées par la quatrième convention de Genève accordé en 2004 aux Achrafiens par la force multinationale. Il avait vivement protesté après les deux attaques meurtrières de juillet 2009 et d’avril 2011 et exhorté le premier ministre irakien à s’abstenir de l’usage de la force, lui rappelant la recommandation des Nations-Unies de ne pas déporter, expulser ou rapatrier de force les résidents d’Achraf. Son remplaçant, l’Allemand Martin Kobler, s’est fait complice du pouvoir irakien en trompant l’ONU sur les conditions de vie au camp Liberty, dans sa hâte de voir les Moudjahidine quitter Achraf. Il a signé, en 2011, sans le consentement des Achrafiens, un protocole d’accord avec le gouvernement irakien qui le viole de manière permanente. Juan Garces déplore cet état de fait et demande au Secrétaire général de l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur le non respect du droit international et les changements opérés dans la MANUI depuis le départ de M.Ad Mrlkert.
Rappelant que les résidents du camp Liberty étaient des demandeurs d’asile et des réfugiés, Juan Garces demande au Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU de faire pression sur le gouvernement irakien pour accorder à Liberty le statut de camp de réfugiés. Ceux-ci devront être rétablis dans leurs droits et retrouver leur liberté de mouvement en même temps qu’il sera mis fin aux restrictions imposées et que les produits nécessaires à la vie du camp pourront y entrer librement.