Il aura fallu du temps et beaucoup de persévérance, un nombre impressionnant d’appels, des dizaines de manifestations pour qu’enfin l’ONU consente à s’intéresser au problème humanitaire posé par les autorités irakiennes décidée à fermer Achraf avant la fin de l’année.
Les choses se sont accélérées début décembre. Le 1er, le Conseil des ministres européens a placé à l’ordre du jour la question d’Achraf soulevée par Catherine Ashton la haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE. Le 5, le Département d’Etat américain a indiqué que les discussions à Bonn, entre Hillary Clinton et Ban Ki-Moon, ont aussi abordé
le rôle que doit jouer l’ONU pour aider au règlement de la question d’Achraf. Le 7, le Congrès américain a auditionné le Département d’Etat sur la responsabilité américaine dans la protection du camp. La veille, la crise a été portée devant le Conseil de Sécurité de l’ONU où le représentant du Secrétaire général a demandé à l’Irak de retarder la fermeture du camp afin qu’il donne au HCR le temps et l’espace neutre dont il a besoin pour organiser les entretiens avec les résidents du camp et pour les enregistrer en vue de leur réinstallation, tout en demandant aux États membres d’apporter leur appui à cet égard.
Dans son rapport au Conseil de sécurité, Martin Kobler, représentant spécial de Ban Ki-moon et chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Irak (MANUI), a longuement détaillé la situation dans le camp et insisté sur le fait que les résidents ne veulent pas être transférés vers d’autres points sans la protection des casques bleus et qu’aucun ne doit être renvoyé en Iran sans son consentement.
Il a souligné que « «Le gouvernement [irakien] a la responsabilité d’assurer la sûreté, la sécurité et le bienêtre des résidents. Toute action forcée qui ferait couler le sang ou résulterait dans la perte de vies serait à la fois malavisée et inacceptable ».