A la suite des déclarations de l’ambassadeur américain à Bagdad, James Jeffrey, préconisant le déplacement des résidents d’Achraf et les invitant à dissoudre leur organisation, le Comité international des juristes en défense d’Achraf a publié un long communiqué pour condamner de tels propos qu’il juge incompatibles avec les règles du droit international. Faisant référence à la Convention de Genève, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi qu’aux deux déclarations du Parlement européen, il conclut qu’un déplacement forcé des Achrafiens serait illégal et conduirait inévitablement à un massacre et à un crime contre l’humanité.
Il constate que le régime iranien et le premier ministre irakien ont accueilli avec satisfaction les propos de l’ambassadeur. Il rappelle qu’après l’intervention en Irak des forces de la coalition les américains avaient attribué aux membres de l’OMPI, le statut de personnes protégées par la quatrième Convention de Genève et s’étaient engagés par écrit avec chacun d’eux à les protéger jusqu’au règlement final, ce que l’ambassadeur semble avoir oublié.
Le comité déplore que le plan du Parlement européen pour le transfert des résidents vers des pays tiers, qui avait bénéficié d’un vaste soutien, semble maintenant passé aux oubliettes comme l’enquête préconisée par la Haut commissaire aux Droits de l’homme pour faire la lumière sur le massacre du 8 avril. Il conclut en appelant le Secrétaire général des Nations Unies, le Conseil de sécurité et le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l'Irak à appliquer le principe de Responsabilité de Protéger et rappelle que, dans sa résolution du 10 mars 2011, le Parlement européen a annoncé à juste titre que « les questions de souveraineté et de compétence nationale ne peuvent plus être utilisées pour protéger les États de l'examen de leurs dossiers de droits humains ».