Cela ferait, sans doute, un bon sujet de film ou de roman : un assassin chargé d’enquêter sur ses crimes et accusant ses victimes de les avoir commis. Comme souvent la réalité dépasse la fiction, c’est ce qui se passe en Irak où la communauté internationale a confié au président Maliki le soin de faire toute la lumière sur le massacre du premier septembre perpétré à Achraf par ses troupes et sur son ordre.
L’absurdité d’une telle situation ne peut échapper à personne, non plus que l’invraisemblance de la version des faits donnée par le dictateur irakien lors de sa récente visite à la Maison Blanche : un règlement de compte interne à l’OMPI, dont les cerveaux seraient les sept personnes qui ont disparu et les auteurs les quarante-deux survivants d’Achraf ! S’il n’est pas réélu l’an prochain, Maliki pourra toujours se reconvertir comme scénariste à Hollywood où son imagination débordante pourra pleinement s’exprimer.
Les vidéos tournées par les rescapés durant l’attaque montrent clairement l’implication des forces armées irakiennes dans le massacre. Elles n’ont pas attiré l’attention du président américain atteint, pour l’occasion, de cécité sélective et qui s’apprête à fournir à son homologue irakien des hélicoptères censés servir à combattre Al-Qaïda mais qu’il ne serait pas étonnant de retrouver, bientôt, dans le ciel de Liberty.