Dénonçant le mutisme des milieux officiels, de nouvelles personnalités s’exprimant seules ou au nom d’associations ont demandé :
-au gouvernement irakien de traiter humainement les résidents d’Achraf et plus particulièrement les 36 otages capturés le 28 juillet,
-au gouvernement américain de reprendre le contrôle de la cité d’Achraf, conformément à ses engagements antérieurs,
-à l’Organisation des Nations-Unies d’intervenir par l’envoi et le maintien sur place d’une mission d’observateurs internationaux en attendant que soit réglée la question de la présence des Moudjahidine sur le sol irakien.
Amnesty International, l’Organisation mondiale contre la torture, l’Intergroupe des Amis d’un Iran libre au parlement européen, un groupe de parlementaires allemands, le comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran, mais aussi le Congrès du peuple irakien et le Conseil du dialogue national irakien ont pris position dans ce sens. Le Parti islamique irakien et le Parti démocratique kurde ont refusé de signer une déclaration contre les résidents d’Achraf. Au total, 130 partis politiques, associations, chefs tribaux et personnalités politiques, culturelles et sociales en Irak ont publié des déclarations et envoyé des lettres aux différents responsables concernés et aux organisations internationales.
Dans la soirée du 5 septembre, une conférence à Auvers-sur-Oise, en présence de délégations arabo-islamiques, constituées d’élus, de juristes, de personnalités politiques et de défenseurs des droits de l’homme de divers pays musulmans, comme l’Algérie, la Jordanie, la Palestine et l’Egypte, a été l’occasion d’annoncer la création du comité arabo-islamique en défense de la Cité d’Achraf. Des figures de l’islam de France y participaient. Récemment, des dizaines d'organisations et de personnalités de 14 pays arabes ont publié une déclaration condamnant les violences des forces irakiennes contre les résidents d'Achraf et soutenant les demandes des grévistes de la faim.
Les membres et sympathisants de la Résistance iranienne qui manifestent quotidiennement dans les grandes villes d’Europe, du Canada et des Etats-Unis ont reçu le soutien d’éminentes personnalités comme Madame Danièle Mitterrand, présidente de France-Liberté, Alejo Vidal-Quadras, vice président de Parlement européen, le révérend Rowan Williams, archevêque de Canterbury et chef spirituel de 77 millions d’anglicans dans le monde, ainsi que le prix Nobel de la Paix, l’archevêque du Cap, Desmond Tutu.
Tous parlent d’une même voix, mais Maliki ne veut pas les entendre et la communauté internationale ne fait rien pour lui déboucher les oreilles. S’il a fini par céder et laisser appliquer les décisions de justice innocentant les otages, ce n’est qu’à la toute dernière minute, parce qu’il ne pouvait pas faire autrement. Leur mort en prison risquait de déclencher un tollé dont il ne se serait pas remis. Les Moudjahidine ne sont pas pour autant tirés d’affaire ; la situation d’Achraf reste préoccupante et il ne faut surtout pas baisser la garde. Maliki a perdu une bataille ; pas la guerre !