C’est avec beaucoup d’émotion que les Auversois ont visité le musée de la Résistance qui témoigne du sacrifice des cent vingt mille opposants victimes de la dictature intégriste. Ils ont découvert avec effroi jusqu’où pouvait aller la barbarie, à la vue des photos insoutenables de corps suppliciés, brisés par la torture dans les geôles des mollahs.
Ils ne sont pas près d’oublier ces images, comme ils n’oublieront ni la fresque du mémorial Perle, le cimetière d’
Ashraf, représentant une Moudjahidine pendue par les pieds en haut d’une falaise, un couteau planté dans le cœur, ni la photo d’un tortionnaire brandissant comme un trophée le bébé de la femme qu’il vient d’assassiner.
Ils garderont aussi le souvenir des visages des martyrs, qui tapissent les murs et de tous les documents exposés dans les vitrines : photos, lettres, vêtements ensanglantés, objets personnels des victimes, certains fabriqués en prison avec des noyaux ou de la mie de pain.
Lieu de mémoire et d’espérance, le musée de la Résistance montre qu’en dépit de toutes les persécutions, elle reste vivante, indestructible, toujours renouvelée, car, comme le dit si bien le Chant des Partisans français : « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ». Les jeunes filles, les jeunes gens qui ne cessent d’arriver à Achraf en sont la preuve.