La Belgique et l’Iran ont conclu un accord d’échange de prisonniers avec, pour premier objectif, coté iranien, le retour en Iran d’Assadollal Assadi, l’auteur du projet d’attentat à la bombe contre le rassemblement annuel de la Résistance uranienne qui s’est tenu à Villepinte le 30 juin 2018.
Pour se justifier aux yeux de la Communauté internationale, les responsables belges ont fait jouer la corde sensible, affirmant que pour des raisons humanitaires, il serait bon qu’une personne condamnée et détenue à l’étranger soit autorisée à purger sa peine dans son propre pays, à proximité de sa famille et de ses amis.
Il faudrait être bien naïf ou profondément stupide pour imaginer que, rapatrié en Iran, Assadi serait conduit en prison et y resterait jusqu’au terme de sa peine, seize ans plus tard. S’il devait être inquiété, ce ne serait pas pour avoir organisé l’attentat, mais pour son lamentable échec dans la réalisation de la mission qui lui avait été confiée.
La divulgation de cet accord a déclenché une vague de protestations de la part des amis de la résistance iranienne et des défenseurs des droits de l’homme. Des responsables d’associations et de nombreuses personnalités dont beaucoup étaient présentes au Rassemblement de Villepinte visé par l’attentat, ont écrit au Premier ministre belge Alexandre De Croo pour lui demander de revoir sa position, mais leurs démarches n’ont pas abouti.
Signé en mars 2022, l’accord a été validé le 20 juillet par le parlement belge par 79 voix contre 41 et 11 abstentions. Il fait de Bruxelles la plaque tournante du terrorisme iranien dont les agents bénéficieront d’une totale immunité, assurés, s’ils se font prendre, d’être échangés contre un ressortissant belge, arrêté et condamné en Iran sous n’importe quel prétexte. C’est un encouragement à la prise d’otages dont le régime iranien, expert en la matière, ne se privera pas.
Le 20 juillet à minuit, immédiatement après l’adoption de l’accord, des responsables de la Résistance iranienne avec, à leur tête Maryam Radjavi, et des personnalités amies, parties civiles dans l’affaire, comme Sid Ahmed Ghazali, Giulio Terzi, Robert Torricelli, Linda Chavez, Tahar Boumesra, ont soumis, au tribunal de première instance de Bruxelles, une demande urgente pour empêcher le transfèrement d’Assadi en Iran. En réponse, le tribunal a prolongé l’interdiction de renvoyer Assadi en Iran jusqu’au 19 septembre, date fixée pour l’audience au cours de laquelle la demande des plaignants sera examinée
Habituellement les histoires belges nous font bien rire. Pas celle-ci !