31 ans après le massacre de 30 000 membres et sympathisants de l’OMPI, sur l’ordre du Guide suprême, l’ayatollah Rouhollah Khomeini, la Résistance iranienne a lancé une vaste campagne pour sortir de l’oubli cet épisode sanglant de son histoire, que la communauté internationale a longtemps feint d’ignorer, et demander justice. Certaines personnes fortement impliquées dans la mise en œuvre de ce génocide occupent aujourd’hui des postes importants dans les instances dirigeantes du pays et bénéficient d’une scandaleuse impunité. C’est notamment le cas d’Ebrahim Raïssi, nommé le 7 mars 2019 à la tête du pouvoir judiciaire iranien.
Enquêtant sur le drame, le journal britannique Daily Star a recueilli les témoignages d’ anciens prisonniers politiques qui ont parlé de leurs horribles expériences dans les chambres de torture du régime des mollahs. Leur sort dépendait de la réponse à une seule question : « Qui soutenez-vous ? » Ceux qui répondaient « l'OMPI » étaient enlevés et exécutés ou torturés, ceux qui désavouaient le parti ont survécu. L’un d’eux a dit avoir vu en prison des scènes qu'il n'oublierait jamais.
« Des corps ont été jetés derrière le pavillon 4 de la prison d'Evine. Les prisonniers étaient alignés et fusillés, par bandes de 30 à 40 à la fois. Si l'un des prisonniers avait survécu aux premières balles, les gardes lui tiraient dans la gorge. « Puis les corps étaient jetés à l'arrière d'un camion Mercedes Benz, et alors qu'il s'éloignait, tout ce que l'on pouvait voir, c'était le sang qui coulait de l'arrière du véhicule ». Un autre témoin raconte que, faisant preuve d’un cynisme incroyable, deux gardiens de la révolution sont venus apporter à sa famille les vêtements d’une des victimes et réclamer de l’argent pour payer la balle qui l’avait tué.
Après Washington et Londres, Paris a rendu hommage aux victimes de la tuerie en exposant sur l’esplanade des Invalides des centaines de portraits d’hommes et de femmes, jeunes pour la plupart, assassinés sur l’ordre d’un illuminé démoniaque.