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Maître Henri Leclerc est né le 8 juin 1934 et exerce la profession d’avocat pénaliste depuis 1956. Une expérience malheureuse en début de carrière, où une brillante plaidoirie saluée par le président du tribunal n’a pas empêché la condamnation de son client, l’a convaincu de ne plus jamais plaider pour le plaisir des mots et que seule comptait l’efficacité. Comment faire pour faire changer d'avis les magistrats ? Comment être utile à ceux qu'il défend ? Il ressasse sa phrase fétiche, reprise du préhistorien André Leroi-Gourhan, «cette faculté déconcertante qu'ont les faits de se ranger dans le bon ordre pour peu qu'on les éclaire d'un seul côté à la fois», et son principe directeur, «le seul choix de l'avocat est de les éclairer différemment».
Défenseur de causes que l’on croyait perdues d’avance, Maitre Leclerc a souvent réussi à retourner le jury et à obtenir des succès inattendus et retentissants. A la base de cette réussite, il y a un investissement total de l’avocat qui se met dans la peau de son client, s’immerge dans son milieu familial ou professionnel. Il défend les paysans ? Il arpente leurs fermes et leurs plateaux. Les mineurs des Houillères ? Il descend aux mines. Les pêcheurs ? Il est chaque semaine à Brest. Je veux faire aimer l'accusé, dit-il, ou au moins éviter qu'on le déteste. Je deviens l'accusé et je le défends. Ses amis disent de lui : « Leclerc ne plaide pas. Il parle. Tout simplement. Il parle au juge, au juré ou à son adversaire, comme on parle à un ami, en lui confiant ses certitudes, ses doutes, ses interrogations. Ce n'est pas un discours ni une homélie grandiloquente, c'est une conversation.»
Commandeur de la Légion d’honneur, Henri Leclerc a été président de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen de 1995 à 2000. Il a défendu des clients célèbres comme le journal Libération, le mathématicien Alexandre Grothendieck…
Il a tiré parti de ses compétences de juriste pour œuvrer à la modernisation de la profession d'avocat, et à la transformation du système judiciaire français (lutte pour l'abolition de la peine de mort, contributions décisives aux tentatives de réforme du système pénitentiaire et de la procédure pénale, etc.) Quand prit fin la dictature du chah, Maitre Henri Leclerc a été un des premiers à dénoncer les crimes de la théocratie des mollahs. Il devint l’un des plus grands défenseurs de la Résistance iranienne. Il commença à se mobiliser pour la défense de Mohammad-Réza Saadati membre des Moudjahidine du peuple d’Iran, arrêté par le régime de Khomeiny en guise d’otage pour faire taire l’opposition. Saadati fut exécuté quelques temps plus tard. Maitre Henri Leclerc fut déterminant dans l’obtention du non-lieu prononcé par le juge Trévidic, aux côtés d’autres éminents avocats de la Résistance, dans l’affaire de la rafle du 17 juin 2003. Il déclara alors : « On n’a cessé de salir les Moudjahidine du peuple et le CNRI, de les tenir pour des terroristes (…) Ce sont des gens qui résistent à l’oppression en Iran où la condition des libertés est absolument effroyable. Nous devons faire tout pour les soutenir plutôt que de les écraser. »
Henri Leclerc qualifia aussi de crime effrayant la recrudescence des exécutions en Iran et dénonça vigoureusement les violations des droits de l’homme dans ce pays, exigeant une enquête sur le massacre des prisonniers politiques en 1988. Lors de la manifestation contre la venue à Paris d’Hassan Rohani, il conclut son intervention par ces mots : « Alors nous disons ceci simplement : la République française qui repose sur la défense des droits de l’homme, ne peut pour des raisons commerciales et même pour des raisons diplomatiques continuer à affirmer sa solidarité avec les tyrans sans même que publiquement et fortement ils ne soient condamnés pour les crimes qu’ils commettent. »