Les amis de la résistance iranienne et les défenseurs des résidents d’Achraf viennent de recevoir un renfort de poids en la personne de Jacques Attali, éminente personnalité aux multiples talents, ancien conseiller particulier du président François Mitterrand.
Né à Alger, le 1er novembre 1943, il suivit ses parents lorsque treize ans plus tard, deux ans après le début de la guerre d’Algérie, ils vinrent s’installer à Paris. Avec son frère jumeau, Bernard, il entama au lycée Janson-de-Sailly de brillantes études qu’il poursuivit à l’Ecole Polytechnique, puis à l’Ecole nationale d’administration (ENA) d’où il sortit respectivement major et troisième de sa promotion. Il obtint également un doctorat d’Etat en sciences économiques et un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris.
En 1970, il fut nommé auditeur au Conseil d’Etat et obtint deux ans plus tard un prix de l’Académie des Sciences pour l’un de ses deux premiers livres. Il professa l’économie à l’Université Paris-Dauphine, à l’Ecole Polytechnique et à celle des Ponts et chaussées. Il fut aussi l’un des fondateurs de l’ONG Action contre la faim. Durant son passage à l’Elysée, il représenta à plusieurs reprises le Président aux sommets du G7, organisant celui de 1982. On lui doit également la mise en place du programme européen Eurêka pour le développement de nouvelles technologies, l’organisation du bicentenaire de la Révolution française et le lancement d’un programme international d’action contre les inondations au Bangladesh.
Délaissant la politique lors du second mandat de François Mitterrand, il participa à la création de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dont il fut le premier président. Sollicité par Nicolas Sarkozy, il accepta le 24 juillet 2007 de présider une commission de 42 membres chargée d’étudier les freins à la croissance et de faire des propositions pour transformer en profondeur l’économie française.
Le rôle politique important joué par Jacques Attali ne doit pas masquer les autres aspects d’une personnalité particulièrement riche et diversifiée. Musicien, pianiste, chef d’orchestre à l’occasion, ce touche-à-tout talentueux est aussi romancier, essayiste, parolier, auteur de pièces de théâtre et de contes pour enfants.
Approché par la Résistance iranienne, il honora de sa présence plusieurs conférences et ne resta pas insensible aux images dramatiques du massacre des résidents sans arme de la cité d’Achraf par les forces armées irakiennes. Elargissant le débat et voyant plus loin que le cas particulier d’Achraf, il préconise fermement l’adoption par la communauté internationale d’une convention permettant d’assurer la protection effective de tous les camps de réfugiés.