La littérature française vient de perdre l’un de ses fleurons en la personne de Régine Deforges, décédée à l’âge de 78 ans le 3 avril 2014, à l’hôpital Cochin où elle avait été admise à la suite d’une crise cardiaque.
La Lettre persane de janvier 2008 avait consacré un article à cette femme de lettres autodidacte qui fut d’abord libraire avant de créer aux cotés de Jean-Jacques Pauvert, à la fin des années 60, une maison d’édition, « L’Or du temps » qui connut bien des démêlés avec la justice en raison du caractère sulfureux de certains ouvrages publiés.
Auteur d’une quarantaine de livres dont plusieurs furent adaptés pour le cinéma ou la télévision, Régine Deforges connut le succès public avec « La bicyclette bleue, une saga de 10 ouvrages parus entre 1983 et 2007 et vendue à plus de dix millions d’exemplaires. En 2013, parurent ses mémoires : « L’enfant du 15 août ».
Dans un communiqué, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a exprimé sa tristesse après l’annonce du décès de la « féministe dynamique et volontaire » dont les écrits « ont été pour beaucoup de femmes vécus comme des plaidoyers défendant le droit à s’assumer seules ».
Dans une récente interview, Régine Deforges, très proche depuis longtemps de la Résistance iranienne, avait récusé avec forces les accusations de terrorisme portées contre les membres de cette organisation. « Pour les fréquenter depuis une dizaine d’années, avait-elle déclaré, je peux vous dire que je ne me suis rendu compte de rien, ou alors, ils sont très forts ! » Elle s’était dite « très touchée par leur combat, le fait qu’ils soient en exil, éloignés de leur pays et qu’ils militent pour un Iran démocratique ». Elle avait ajouté beaucoup apprécier que le mouvement soit dirigé par des femmes, à commencer par sa présidente Maryam Radjavi considérée par elle comme un « idéal iranien » dont le combat s’inscrit dans la longue lutte des femmes à travers l’Histoire.