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Au terme d’un long et courageux combat contre un mal implacable, Marie-Lorette Guilloux s’est éteinte le 9 mai 2020. Demeurant à Auvers-sur-Oise, à proximité de la rue des Gords où se trouve le siège du Conseil National de la Résistance iranienne, elle avait été aux premières loges lors de la rafle du 17 juin 2003, quand 1300 policiers investirent les lieux et arrêtèrent Mariam Radjavi, la présidente élue de la Résistance. Quand les portes de la maison de la Résistance ont été fermées, elle a ouvert celles de sa maison aux résistants et à leurs sympathisants venus protester contre cette arrestation arbitraire.
Aux cotés de son mari, Jean-Pierre, elle fut parmi les premières personnes accourues pour les réconforter et les soutenir durant leur grève de la faim, en leur apportant l’eau indispensable à leur survie. Dès lors, le couple Guilloux fut de tous les combats pour faire reconnaître la légitimité de la Résistance iranienne et exiger que l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) ne soit plus considérée comme une organisation terroriste. Conférences, rassemblements, manifestations conduisirent Jean-Pierre et Marie-Lorette, avec d’autres sympathisants de la Résistance, de Paris à Bruxelles, Genève, New-York, Washington. A l’automne 2008, en compagnie d’une poignée d’amis, ils se rendirent en Irak pour rencontrer les résidents d’Achraf, alors sous protection américaine, quelques semaines avant que Barack Obama, nouvellement élu à la présidence des USA ne livre le camp à son homologue irakien, Malaki, tout acquis à la cause de ses voisins iraniens, laissant le champ libre au sinistre Soleimani pour attaquer le camp à plusieurs reprises et faire des centaines de victimes, ce que Marie-Lorette dénonça avec toute son énergie. Aussi, c’est avec soulagement qu’elle apprit le transfert des résidents en Albanie où elle se rendit à plusieurs reprises, la dernière fois, malgré une santé défaillante, en octobre 2018 dans leur ville nouvelle d’Achraf 3.
Marie-Lorette croyait dans les valeurs humaines sur lesquelles repose la Résistance iranienne, en particulier sur l’égalité femmes hommes mise en pratique depuis des dizaines d’années au sein de l’OMPI. Son rire, son énergie, sa joie de vivre et son regard pétillant mettaient du baume au cœur.
Passionnée de théâtre, elle monta sur les planches, tant que sa santé le lui permit, au sein d’une petite troupe d’amateurs qui se produisit à plusieurs reprises à la Maison de l’Ile d’Auvers-sur-Oise. Chaque année, fin juin, lors de la fête des voisins, elle faisait à ses nombreux amis les honneurs de son jardin pour un récital de chants et de poésie, en présence de Maryam Radjavi qui, après sa disparition lui rendit hommage en ces termes : « Ma chère Marie-Lorette, ma sœur, tu demeureras à jamais vivante dans chaque cœur qui bat pour l’humanité et dans chaque être qui se bat pour la liberté. Et comme les fleurs resplendissantes de ton jardin, tu seras avec nous à chaque printemps.
Et au jour de la victoire du peuple iranien, ton souvenir et ton nom seront clamés comme ceux de toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour la liberté et les droits humains. »