Porteur d’un nom doublement célèbre, Gilbert Mitterrand, fils cadet de l’ancien Président de la République, naquit à Boulogne-Billancourt le 4 février 1949, quatre ans après Claude, mort en bas-âge et trois ans après Jean-Christophe qui sera Conseiller aux affaires africaines durant la présidence de son père.
Après des études de droit, Gilbert devint enseignant à l’IUT de Saint-Denis. Son entrée en politique fut assez tardive puisque c’est seulement à 28 ans qu’il se présenta, sans succès, aux élections municipales de la ville de Libourne. Sa carrière politique débuta vraiment en 1983 quand il fut élu conseiller municipal de Libourne, avant d’en devenir maire en 1989, poste qu’il conserva jusqu’en 2011. Parallèlement, il présida trois communautés de communes et siégea, de 2004 à 2011, au Conseil général du canton de Libourne dont il assura la vice-présidence en charge des affaires européennes et des contrats de plan. Il fut aussi, de 1981 à 1989, Conseiller régional d’Aquitaine.
Député de la Gironde du 21 juin 1981 au 1er avril 1993, puis du 1er juin 1997 au 18 juin 2002, Gilbert Mitterrand fut aussi, durant son dernier mandat parlementaire, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Après le décès, le 22 novembre 2011, de sa mère Danielle Mitterrand, grande amie de la Résistance iranienne, Gilbert lui succéda à la présidence de la fondation France-Libertés « qui a pour missions de défendre les droits de l’homme, le droit d'accès à l'eau pour tous et le droit des peuples à disposer de leurs richesses. Elle soutient la résistance des peuples et des individus opprimés dans leurs libertés et apporte son soutien à tous ceux, où qu’ils soient, que leur condition sociale ou des éléments naturels exposent au dénuement et à la misère ».
En 1981, François Mitterrand fit voter l’abolition de la peine de mort en France, l’une des principales mesures du projet, en dix points, de Maryam Radjavi pour l’Iran de demain. Gilbert partage la même répulsion pour toute forme d’assassinat légal. Il le prouva en assistant, le 10 octobre 2018, à la journée mondiale contre la peine de mort et en participant, le 11 septembre, à la commémoration du 30ème anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politique iraniens sur l’ordre de Khomeiny. Le 8 février, lors de la manifestation de soutien au soulèvement du peuple iranien, à l’occasion du 40ème anniversaire de la révolution contre la dictature du Chah, il se dit persuadé qu’un changement de régime était désormais possible et que les relations internationales devaient en tenir compte.
Marié, père de trois enfants, Gilbert Mitterrand est chevalier de la Légion d’honneur.