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Parce qu’il ne pouvait plus supporter ni les mensonges et le parti-pris de Martin Kobler, chef de la Mission d’assistance des Nations-Unies pour l’Irak (UNAMI), ni la passivité de l’ONU face aux mauvaises intentions du gouvernement irakien à l’encontre des Achrafiens, Tahar Boumedra a démissionné, le 5 mai 2012, de son poste de chef du Bureau des droits de l’homme de l’UNAMI. Depuis lors, comme il l’a fait le 28 février dernier eu siège de l’ONU, il témoigne de l’expérience, qu’il qualifie de douloureuse, concernant les trois ans durant lesquels il fut chargé du dossier d’Achraf.
Sous le signe des droits de l’homme.
Originaire d’Algérie, Tahar Boumedra sortit diplômé de l’Université de Londres en 1980. Durant dix ans, il enseigna le droit à l’Université de Constantine. En 1991, il quitta l’Algérie pour le Royaume-Uni et devint coéditeur d’un journal africain traitant du droit international (AJICL) et secrétaire général adjoint de la Société africaine de droit international comparé (ASICL). A ce titre, il voyagea beaucoup en Afrique. Consultant à la Commission africaine des droits de l’homme, il fut responsable de sa revue.
En 2004, il intégra un organisme basé à Amman, en Jordanie pour aider les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à réformer leurs systèmes pénal et carcéral. Il rejoignit l’ONU en 2009 en tant que chef du bureau des droits de l’homme de l’UNAMI et fut plus particulièrement chargé du suivi de la situation à la cité d’Achraf. Après l’attaque de juillet 2009, c’est lui qui effectua le décompte des victimes.
Les raisons d’une démission
Elles sont multiples. On peut citer en premier lieu le refus systématique de la présomption d’innocence. Selon Boumedra, « tout ce qui a été fait à la MANUI partait du principe que les Achrafiens étaient de dangereux terroristes ». Une lettre, adressée par l’ambassadeur d’Irak à Bruxelles aux Etats membres de l’UE, reprit la même accusation et précisa que le gouvernement irakien prendrait toutes les mesures nécessaires pour les expulser d’Irak.
Vient ensuite le refus de l’ONU de s’impliquer dans le transfert des résidents d’Achraf vers Liberty. Le protocole d’accord établi à ce sujet stipulait qu’il s’agissait d’une responsabilité partagée entre la MANUI et le gouvernement irakien. Des instructions venant de New-York ont restreint le rôle de la MANUI à celui de simple « facilitateur » et donné toute la responsabilité au gouvernement irakien. Ceci et le fait que ses rapports étaient systématiquement censurés, Boumedra ne pouvait pas l’admettre comme il n’a pas admis les déclarations mensongères de Martin Kobler sur les possibilités d’accueil du camp Liberty dont les 0,6 km2 ne permettent pas d’héberger décemment plus de 3000 personnes et encore moins d’assurer leur sécurité comme l’a prouvé l’attaque au mortier du 9 février qui fit 10 morts et une centaine de blessés graves.