L’Italie qui subit durant deux décennies la dictature de Benito Mussolini et de ses milices fascistes, les tristement célèbres « chemises noires », connait bien les dangers de l’intolérance et du totalitarisme, et sait ce que résister veut dire. Différents mouvements de résistance luttèrent contre le fascisme après l’arrivée au pouvoir du Duce, en 1922. De nombreux dirigeants furent assassinés, comme les frères Rosselli du mouvement Giustizia e Libertà, Giacomo Matteoti, parlementaire socialiste, Don Minzoni, prêtre éducateur…D’autres durent s’exiler, tel le comte Carlo Sforza, diplomate libéral, républicain convaincu malgré son titre, qui démissionna de son ambassade à Paris pour s’opposer à l’avènement du régime fasciste..
Lorsque, le 25 juillet 1943, le roi Victor Emmanuel III destitua Mussolini, allié d’Hitler, et se rangea aux côtés des Alliés dont les troupes progressaient au sud de l’Italie, la résistance prit de l’ampleur et concentra ses efforts sur la lutte contre l’occupant allemand. Sur les 270000 partisans, 45000 tombèrent au combat ; 23000 furent torturés et massacrés. A ce terrible bilan, il faut ajouter 20000 blessés, 19000 civils passés par les armes et 8000 prisonniers politiques jamais revenus des camps de concentration*
Soixante-cinq ans plus tard, le peuple italien n’a pas oublié. C’est probablement la raison pour laquelle la Résistance iranienne avec ses 120000 martyrs bénéficie d’un fort courant de sympathie chez nos voisins transalpins. Lors de sa visite à Rome, du 22 au 27 juillet 2008, Maryam Radjavi reçut un accueil particulièrement chaleureux de la part de plusieurs ténors politiques du parti démocrate, de la Ligue du Nord et du parti du peuple de la liberté qui exprimèrent leur souhait de voir l’Union Européenne retirer l’OMPI de sa liste des organisations terroristes. A la Chambre des Députés, au cours d’une réunion présidée par Antonio Stango, Président de la branche italienne de Helsinski Watch et coordinateur du Comité italien des Parlementaires et des Citoyens pour la Liberté en Iran, elle présenta son programme pour l’Iran de demain et reçut des mains du député Carlo Ciccioli le recueil des 320 signatures, la majorité de la Chambre, en faveur de la Résistance iranienne. La dirigeante de la Résistance fut officiellement invitée dans le bâtiment historique de l’Hôtel de ville par le maire de Rome, Gianni Alamano, celui là même qui avait fait éteindre les lumières de la ville pour protester contre la présence d’Ahmadinejad, le président des mollahs arrivé à Rome avec des proclamations d’un programme de rencontres triomphales organisées dans son ambassade, mais qui s’était heurté à un mur de refus. Les protestations du régime iranien restèrent lettre morte, le porte-parole de la diplomatie italienne déclarant que : « si le gouvernement devait répondre à tous les chiens qui aboient, il n’aurait pas le temps de s’occuper des affaires sérieuses ». Quelques mois plus tard, dans un geste symbolique, Alberto Valmaggia, le maire de Cuneo, haut lieu de la Résistance italienne, allait jumeler sa ville avec la cité d’Ashraf et se rendre à Auvers-sur-Oise, en compagnie de son adjoint pour participer à la cérémonie des vœux, le 4 janvier 2009