Ce n’est pas seulement un écrivain talentueux, unanimement reconnu par ses pairs ; c’est aussi et surtout un homme d’action animé par le désir de créer et de rassembler.
Le militant
Né à Téhéran il y a 79 ans, Manoucher Hezarkhani, après des études secondaires dans son pays, vint en France étudier la médecine à Montpellier puis à Paris. Fidèle partisan du Docteur Mossadegh, il adhéra à l’Union des étudiants iraniens en France dont il fut l’un des dirigeants. Il fut également membre de la Confédération internationale des étudiants iraniens et de la Communauté des socialistes iraniens en Europe.
De retour en Iran, il fonda après la chute du Shah, en collaboration avec Pacnejad, le Front national démocratique de l’Iran et fut responsable de son journal Azadi (Liberté). Pacnejad devait être exécuté quelques années plus tard par le régime des mollahs. Lors de la première élection qui suivit l’arrivée de Khomeni, il fut l’un des candidats de l’OMPI à Téhéran. Après la journée sanglante du 20 juin 1981où Khomeni donna l’ordre d’ouvrir le feu sur la foule des manifestants, il rejoignit les rangs du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) dont il fut durant vingt ans le représentant en Italie. Il préside actuellement la commission de la culture du CNRI.
L’écrivain
A l’époque du Shah, Manoucher Hezarkhani fréquenta le Foyer des écrivains iraniens. Après la révolution, il fut responsable de la revue mensuelle du CNRI et de l’hebdomadaire Terre d’Iran. Il publia des articles dans la revue Modjahed et sur le site internet Solidarité nationale.
Auteur de nombreux ouvrages dont un livre écrit au retour d’une visite à Achraf, il mit sa plume au service d’auteurs contemporains étrangers. Parmi ses principales traductions et adaptations, on retiendra celles d’œuvres d’Aimé Césaire : un essai, Discours sur le colonialisme, et deux pièces de théâtre, Une saison au Congo et La tragédie du roi Christophe. A noter encore Lettres de prison d’Antonio Gramsciet une pièce de théâtre d’Eugène Ionesco : La soif et la faim.
Préoccupé par le sort du peuple palestinien, il aborda la question d’un point de vue humain et juridique et traduisit, entre autres, La question de la Palestine de Maxime Rodinson,
On lui doit aussi la préface d’un ouvrage de Medvedeff : Le tribunal de l’Histoire et la traduction, en 2005, de trois conférences de Daniel Cohen.