Un peu d’Histoire
La légende
Une croyance populaire attribue la fondation de Bam à Haftvad, contemporain d’Ardachir Babakan qui fonda l’empire sassanide au IIIème siècle avant J.C. Haftvad est présenté comme celui qui introduisit la soie et le tissage du coton à Bam, dont l’exportation de vêtements de qualité fut une source importante de revenus.
Les faits
De récentes découvertes archéologiques ont montré que certaines structures de la citadelle dataient de la période achéménide, ce qui laisse penser que le site était probablement habité depuis le premier millénaire avant J.C., en particulier à l’époque parthe, quand furent créées des routes permettant le transport des produits orientaux vers la Mésopotamie et l’Empire romain. Cependant, la plupart des bâtiments datent de la dynastie safavide.
Le commerce assura longtemps la prospérité de la ville, surtout sous les Sassanides (224-642) puis sous les Safavides (1502-1722). Entre temps, Bam connut des fortunes diverses, subissant en 1179 l’invasion destructrice des nomades turques Ghüz, voyant ses murailles détruites en 1213 par le maître de Zuzan puis reconstruites en 1342 quand le roi Amir Mobarez al-din reprit la citadelle. Vers 1408, un général timuride occupa Bam. Il commanda la restauration de la citadelle et ordonna que les maisons soient construites à l’intérieur de celle-ci. Les Afghans l’occupèrent deux fois au XVIIIème siècle, puis les Ismaïliens, brièvement, en 1841.
A partir du XIXème siècle, la ville s’étendit au delà des fortifications et un nouveau peuplement avec des jardins et des dattiers fut établi à environ 1 km au sud-est de la citadelle qui resta essentiellement une base militaire jusqu’au départ de l’armée dans les années 1930. Le site fut alors laissé à l’abandon et devint une curiosité touristique. Il servit de décor au film de Valerio Zurlini, Le désert des Tartares.
L’aide internationale
Le séisme déclencha une vague internationale de soutien. Des avions américains chargés d’aide humanitaire se posèrent sur le sol d’Iran pour la première fois depuis 1980. Le Japon fournit des équipements pour un montant de plus d’un million de dollars U.S, une modélisation 3D du site et restaura le système de distribution d’eau. L’Italie fournit une aide de 300 000 dollars et envoya des experts pour la restauration de la tour principale. La France réalisa des relevés archéologiques et participa au financement de l’hôpital Pasteur. Enfin, la Banque mondiale accorda un important crédit
Restauration de la citadelle
Avant le séisme
Le site fut déclaré protégé en 1945 en vertu de la loi de conservation des monuments nationaux du 3 novembre 1930. Il figure sur la liste des œuvres nationales depuis le 23 mars 1966. Une première restauration partielle eut lieu en 1948 Une campagne plus importante fut menée à partir de 1976.
Après le séisme
.Le projet de reconstruction partielle et de restauration de la citadelle historique fait l’objet de débats depuis son inscription au patrimoine mondial de l’humanité en 2004. En Iran, le projet de reconstruction de la citadelle et de la ville de Bam est suivi par l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme (ICHHTO) en liaison avec l’Organisme des biens religieux, le Ministère du logement et de l’urbaniste ainsi que par les municipalités de Bam et de la ville voisine de Baravat. L’ICHHTO, en collaboration avec un groupe d’experts coordonnés par le bureau multi-pays de l’UNESCO a établi un plan de gestion globale 2008-2017. Sous l’égide de l’ONU, l’Université technologique de Dresde a mis en place en juin 2007 un programme de reconstruction et a commencé à l’appliquer en se donnant 15 ans pour aboutir.
Point de la situation
Si beaucoup reste à faire en ce qui concerne la citadelle, la ville de Bam a été reconstruite en 4 ans conformément au plan directeur d’urbanisme établi en 2004. Le coût de cette reconstruction est estimé à 20 000 milliards de rials (environ 800 millions de dollars). Des structures en acier ont remplacé les briques de boue séchée ; les rues ont été élargies et embellies. Une vaste zone industrielle accueille déjà une entreprise chinoise qui fabrique 100 000 voitures par an. Le gouverneur de la ville compte sur un renouveau du tourisme qui drainait chaque année un million de visiteurs avant le séisme. Le bazar a été reconstruit en 2007 mais les habitants, encore traumatisés par la catastrophe, doutent qu’il puisse résister à un nouveau séisme. Ils s’inquiètent des structures des nouvelles maisons et de leurs toits qu’ils jugent trop lourds et qui pourraient les ensevelir en cas de nouvelles secousses.
Les plus pauvres, qui pour la plupart ne possédaient pas de titre de propriété de leur maison détruite, sont totalement démunis. Ils n’ont ni les moyens de reconstruire leurs maisons, ni la possibilité de payer une location. Rassemblés sur un terrain nommé Qechni qu’ils ont acheté collectivement mais sur lequel ils n’ont pas les moyens construire, ils survivent dans des conditions sanitaires et médicales désastreuses.