Mirza Mohammad Farrokhi Yazdi, fils de Mohammad Ibrahim naquit à Yazd, dans une famille pauvre, en 1887. Il fit des études dans une école tenue par des missionnaires chrétiens britanniques dont il n’apprécia pas le prosélytisme. A l’âge de quinze ans, il critiqua dans un poème les professeurs et la direction de l’école et fut mis à la porte. Dans les années qui suivirent, durant la Révolution constitutionnelle, il écrivit d’autres poèmes prônant la liberté et critiquant le despotisme. L’un d’eux visait le gouverneur de la ville, Zeiqam al-Dowleh Qashqai qui, en 2009, le fit emprisonner et lui fit coudre les lèvres. Yazdi s’évada au bout de deux mois et gagna Téhéran où il entreprit une carrière politique.
Durant la première guerre mondiale, il alla en Irak où il poursuivit ses activités anti-impérialistes contre la Grande-Bretagne. C’est ainsi qu’il dénonça vigoureusement le traité secret conclu en 1919 par Vosooghoddoleh avec les britanniques leur donnant accès aux champs de pétrole et plaçant le gouvernement de l’Iran sous tutelle britannique. Ces critiques lui valurent un nouveau séjour en prison.
Entré au parlement iranien, le Majlis, Yazdi fut l’un des rares opposants au souverain Reza Khan qu’il critiqua dans les colonnes de son journal Toufan qui fut saisi quinze fois. Yazdi subit encore quelques arrestations mais continua à publier d’autres poèmes dans d’autres journaux. Insulté, menacé de mort, battu, Yazdi se réfugia en Allemagne, via Moscou en 1931. Il y publia chroniques et poèmes dans Peykar Newspaper.
De passage en Europe, le premier ministre du Shah, Abdolhossein Teimurtash, convainquit Yazdi de retourner en Iran.
Reza Khan le fit mettre en résidence surveillée aux alentours de sa demeure d’été de Saad Abad. Sans contact avec l’extérieur il y était constamment surveillé par des agents de sécurité. Plus tard, il retourna plusieurs fois en prison, la dernière pour 30 mois sous prétexte d’insultes au souverain.
Un dernier poème contre le Shah signa son arrêt de mort. L’exécution fut confiée à un spécialiste, le sinistre docteur Ahmadi, qui fit transférer à la clinique de la prison le détenu présumé malade et le liquida par injection d’air, le 16 octobre 1939.
Son corps fut probablement enterré au cimetière Mesgar Abad de Téhéran. Sa tombe n’a jamais été identifiée.