Hossein Ali Montazeri naquit à Najafabad en 1922 dans une famille de paysans. Il étudia la théologie à Ispahan puis à Qom. Il enseigna cette discipline à l’école théologique de Faiziyeh.
Montazéri participa à la contestation contre la dictature du Chah. Il passa plusieurs années en exil à Najafabad, Tabas, Khalkhal et Saghez. Emprisonné en 1974, il fut libéré en 1978, juste à temps pour participer à la révolution antimonarchique.
Très proche du Guide suprême, l’ayatollah Rouhollah Khomeiny, il fut désigné pour lui succéder, mais tomba en disgrâce pour avoir critiqué la répression politique et culturelle et fut écarté en 1988 C’est Ali Khamenei, le Guide actuel, qui succéda à Khomeiny.
S’inquiétant du sort des prisonniers politiques, Montazeri s’attira les foudres du régime et fut placé en résidence surveillée dans sa maison de Qom, entre 1997 et 2003. Il n’en continua pas moins à se faire entendre, affichant, en 2009, son soutien aux manifestations contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
Montazeri est mort le 19 décembre 2009 à l’âge de 87 ans. Ses obsèques se sont accompagnées de manifestations contre le régime iranien et d’affrontements.
Tout récemment, son fils, Ahmed Montazeri a rendu public un enregistrement audio datant du 15 août 1988, d’une conversation entre son père et le membres de la « commission de la mort » chargés par Khomeiny de réexaminer les dossiers des prisonniers politiques et de faire exécuter tous ceux qui continuaient à défendre leurs convictions, en particulier les membres de l’OMPI. Cette conversation a eu lieu trois semaines après le début du massacre qui allait faire 30 000 victimes. On y entend Montazeri dire à ses interlocuteurs : le juge religieux Hossein-Ali Nayeri, le procureur Morteza Echraghi, le vice-procureur Ebrahim Raïssi et le représentant du Vevak, Mostafa Pour-Mohammadi : « A mon avis, le crime le plus terrible perpétré en république islamique depuis la révolution a été commis par vous. Et vous serez considérés parmi le criminels de l’Histoire »
Dès qu’il avait eu connaissance des exécutions, Montazeri avait écrit deux lettres à Khomeiny pour lui demander de les faire cesser, ce qui avait provoqué sa mise sur la touche.
Pas gêné le moins du monde par ces révélations, Ahmad Khatami, l’Imam des prières du vendredi à Téhéran et vice-président de l'Assemblée des experts, a déclaré le 19 août 2016 : « « Ce que l’Imam défunt a exécuté en 1988 était une œuvre coranique, juridique, révolutionnaire et un grand service rendu à la nation musulmane d’Iran. » Khatami ajouté : « si ce jour, l’Imam n’avait pas rendu ce grand service à la nation iranienne, alors aujourd'hui, nous serions confrontés à de graves problèmes. Il n'y aurait pas de sécurité. Aujourd'hui, nous devons notre sécurité à l'Imam Khomeiny. »
Mostafa Pour-Mohammadi, le ministre de la justice du gouvernement d’Hassan Rohani a avoué pour la première fois sa participation à cette tuerie en se défendant publiquement et sans état d’âme : « Nous sommes fiers d’avoir exécuté le commandement de Dieu à propos des Moudjahidine du peuple (OMPI). »
Ces propos constituent une reconnaissance flagrante du plus terrible massacre perpétré par le régime des mollahs.