Farrokhi Yazdi, né en 1877 à Yazd, était un poète, homme politique et journaliste iranien de l'ère de Reza Shah Pahlavi (1925-1941). Il a entrepris des études préliminaires dans une école missionnaire anglaise à Yazd. En conflit avec les autorités scolaires, il en fut renvoyé l'âge de 16 ans. Il commença alors à écrire des poèmes. En 1905, à dix-huit ans, quand éclata la Révolution constitutionnelle, il rejoignit les rangs des combattants de la liberté. En 1909, pour avoir critiqué le souverain de Yazd, il fut jeté en prison et on lui a cousu les lèvres. Il s’évada deux mois plus tard et gagna Téhéran pour poursuivre la lutte. Durant les années qui suivirent, Yazdi publia de nombreux poèmes patriotiques dans les journaux nationaux ce qui lui valut d’être emprisonné à plusieurs reprises, exilé et sévèrement persécuté.
Après le coup d’État de Rezakhan (Reza Shah Pahlavi) en 22 février 1921, il publia le journal « Toofan » (Tempête) et devint célèbre pour sa poésie et ses attaques constantes contre le souverain dans ses éditoriaux. Indisposé par l’une de ses critiques, le régime militaire chercha à l’arrêter mais il trouva refuge à l’ambassade soviétique. En huit ans, le journal Toofan fut interdit quinze fois et son directeur condamné à plusieurs reprises, mais Yazdi Farrokhi n'a jamais abandonné le combat pour la liberté, prêt à mourir pour elle à tout moment. Il était dans la prison de Qasr à Téhéran lorsqu'il a écrit un poème contre Mohammad Reza Shah décrivant la tyrannie post-constitutionnelle.
Quelques mois après avoir composé ce poème, Farrokhi a été transféré de la prison de Qasr à une prison de police temporaire à Téhéran. Dans la nuit du 18 octobre 1939, sur ordre de chef de la police générale, il été exécuté par une injection d'air effectuée par le Dr Ahmad Ahmadi.
L’un de ses détenus a déclaré : Lorsque ses objets personnels ont été retirés de sa cellule, j’y suis entré. Croyez-moi, tous les murs de la cellule étaient noircis de poésie". Mais ce qui m'a le plus choqué, c'est le poème suivant :
Nos cœurs n'ont jamais eu peur de l'ennemi
Il ne craignait pas les puissants
Ma vie a été sacrifiée à celui qui a choisi la mort
Mais jamais l’obéissance à l'ennemi.