La mise à mort du cheikh saoudien Nimr Baqer al-Nimr, un critique virulent du pouvoir à Ryad, a exacerbé les tensions au Moyen-Orient, notamment en Iran où l'ambassade saoudienne a été en partie détruite par des manifestants. "Sans aucun doute, le sang du martyr versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens", avait averti le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans cette optique, le régime iranien a organisé une « manifestation spontanée », envoyant ses troupes saccager l’ambassade saoudienne à Téhéran et le consulat saoudien à Machhad. La réaction de l’Arabie saoudite ne s’est pas fait attendre. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a annoncé la rupture des relations diplomatiques de l'Arabie saoudite avec l'Iran et exigé le départ sous 48H des membres de la représentation diplomatique iranienne. Le ministre a expliqué que la décision de Ryad "confirmait le refus du royaume de traiter avec un État qui parraine le terrorisme, qui a causé la mort d'innocents en Arabie saoudite et a propagé le chaos et le confessionnalisme au Moyen-Orient et dans le monde musulman". Il a dénoncé "les ingérences négatives et agressives dans les affaires arabes qui entraînent souvent dégâts et destructions". A la suite de l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Soudan et Djibouti ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Iran. La République Arabe Unie et le Qatar ont rappelé leurs ambassadeurs et la Jordanie a protesté auprès de l’ambassadeur d’Iran.
Devant l’ampleur de la protestation, le régime a pris peur et, faisant machine arrière, a tenté de faire porter la responsabilité des attaques contre les bâtiments saoudiens à des petits groupes incontrôlés agissant de leur propre initiative.