L’économie iranienne commence à ressentir douloureusement les effets des sanctions prises par la communauté internationale en raison du refus des autorités iraniennes à stopper leur programme d’enrichissement d’uranium à des fins très probablement militaires.
Le cours officiel du rial a chuté de 20% en 3 mois. Sur le marché noir, la dégringolade est encore plus importante. Le dollar qui s’échangeait 13 400 rials début novembre 2011 a grimpé jusqu’à 20 600 rials à la mi-janvier pour se stabiliser ensuite après une intervention énergique de la banque centrale. Les classes aisées se sont empressées d’échanger leurs rials contre des devises étrangères et de l’or, ce qui a conduit la banque centrale, pour tenter de freiner l’hémorragie, à relever de 12% à 21% le taux de rémunération des comptes d’épargne.
L’inflation, estimée officiellement à 20% atteindrait en fait 27 à 30%.
Selon le directeur de la Chambre des relations économiques entre l’Iran et la Chine, au train où vont les choses, une famine pourrait survenir dans les 6 mois. Les défauts de paiement des importateurs iraniens ont amené certains fournisseurs à cesser leurs livraisons, notamment d’huile de palme. Les prix du riz et de la viande se sont envolés et le chômage enfle de jour en jour à cause de l’arrêt des investissements occidentaux dans le secteur pétrolier et du manque de pièces détachées et de machines-outils de plus en plus chères à importer.
Source : Le Monde, 10 février 2012