La Lettre persane 68 a exposé comment, pour succéder au sulfureux Mahmoud Ahmadinejad, le Guide suprême iranien Ali Khamenei avait fait élire à la présidence de la république islamique Hassan Rohani, un homme qui fit toute sa carrière au sein des organes dirigeants du pays. Les médias se sont emparés du personnage, jugé plus fréquentable que son prédécesseur, et l’ont, sur sa bonne mine, qualifié de « modéré » sans se poser la question de savoir si son passé justifiait une telle appellation.
Il est vrai qu’en apparence, le bonhomme a tout pour séduire. Sa physionomie n’est pas trop rébarbative et l’on n’est pas surpris d’apprendre qu’il parle couramment, outre le persan sa langue natale, l'anglais, le français, l'allemand, le russe et l'arabe. Il n’en est que plus dangereux. Ne ménageant pas ses efforts pour s’attirer les bonnes grâces de la communauté internationale et faire lever les sanctions qui frappent son pays en raison du dossier nucléaire, le tigre fait patte de velours.
Dans un geste spectaculaire, il a fait libérer récemment douze prisonniers politiques, dont l’avocate Nasrin Sotoudeh, cependant que, depuis son élection, 178 personnes étaient exécutées dont trois femmes et deux jeunes de 18 et 23 ans ; le plus jeune après plusieurs années de détention.
La rencontre prévue à New York entre Rohani et François Hollande ne présage rien de bon pour la Résistance iranienne. Qui sera le plus retors des deux ? Puisse notre président rester lucide et ne pas se laisser extorquer quelques promesses malheureuses comme, par exemple, le refus de la France d’accueillir sur son sol des rescapés d’Achraf et de Liberty.