Le 1er mai 2010 a marqué un tournant dans l’histoire du soulèvement populaire en Iran. Jusqu’alors, la contestation était surtout conduite par une jeunesse aspirant à davantage de liberté. Les manifestations qui ont eu lieu dans les principales villes du pays le jour de la fête du travail ont vu l’entrée en lice, dans la contestation, des classes laborieuses clamant leur hostilité à la politique du régime qui dilapide les énormes ressources du pays dans le financement de ses projets de développement d’armes nucléaires et d’exportation du terrorisme.
Les fermetures d’usines se multiplient avec des séries de licenciements secs, sans la moindre indemnité de chômage. Beaucoup d’entreprises ont des retards considérables dans le versement des salaires et des primes dus à leur personnel et réduisent de façon drastique leurs effectifs. Le secteur du textile est particulièrement touché en raison d’importations massives de tissus de mauvaise qualité en provenance de Chine, de Turquie et du sud-est asiatique. La filature Farnakh de la ville de Qazvine a déjà licencié 860 salariés et s’apprête à mettre la clé sous la porte. La filature voisine Arm a licencié le personnel ayant moins de cinq ans d’ancienneté et fermé une unité entière de production.
Par des importations massives de sucre de pays avec lesquels ils ont conclu des marchandages, les mollahs ont anéanti la culture de la canne à sucre et l’industrie sucrière nationale. A Tabriz, un grand nombre de travailleurs des unités de fabrication les plus connues ont été mis à pied. Une usine de tracteurs y est au bord de la faillite en raison de la pénurie de matières premières et des importations de tracteurs de l’étranger.
C’est pour protester contre leurs terribles conditions de vie et réclamer un minimum de droits que les travailleurs iraniens sont descendus dans la rue le premier mai et ont affronté les forces répressives à Téhéran, Ispahan, Qazvine, Chiraz, Racht, Kerman…C’est pour faire entendre au monde sa protestation et celle de millions de travailleurs pauvres iraniens contre la politique répressive et anti-salariale du régime des mollahs qu’un travailleur de 32 ans du nom de Mohammad Nia s’est immolé par le feu dans l’après-midi du 1er mai.