Les nuits de la contestation se succèdent en Iran depuis plus de quatre mois. Elles sont le fruit de la colère d'une population à la vie de plus en plus difficile, exaspérée par l'incurie d'un régime qui préfère consacrer ses immenses ressources au financement du terrorisme plutôt qu'au bien-être de ses ressortissants. Au premier rang des contestataires, dont beaucoup vivent en dessous du seuil de pauvreté, se trouvent les jeunes, garçons et filles, qui, le soir venu, prennent possession des rues et expriment leur rejet d'un pouvoir archaïque et liberticide qui les opprime et ne leur laisse aucun espoir d'une vie meilleure. Rameutant les contestataires, orchestrant les manifestations, les Unités de résistance, affiliées à l'OMPI, jouent un rôle majeur dans cet affrontement qui oppose le peuple aux forces répressives.
Depuis longtemps, le feu couvait sous la cendre, mais c'est l'assassinat par la police des mœurs d'une jeune fille jugée mal voilée et malmenée au point d'en perdre la vie qui produisit la goutte qui fit déborder le vase. Armés seulement de pierres et de cocktails Molotov, les insurgés affrontent les forces répressives du régime et détruisent par le feu ses symboles, ses officines et ses véhicules. Elles répliquent
par des jets de gaz lacrymogènes et n'hésitent pas à faire usage de leurs armes. Ce fut notamment le cas à Zahedan avec de nombreuses victimes. Les manifestants qui ont la malchance de se faire arrêter s'entassent dans les geôles du régime. On estime leur nombre à plus de 30 000. Ils y sont violés, torturés. Chaque jour on en extrait quelques uns pour les pendre sur ordre du Guide suprême. La population célèbre ses martyrs ce qui occasionne d'autres manifestations également réprimées et c'est l'escalade de la violence. Bénéficiant d'un vaste soutien international, les insurgés sont décidés à aller jusqu'au bout. Le pouvoir, bousculé, est au bord du gouffre et tire ses dernières cartouches avant qu'une ultime pichenette l'y précipite irrémédiablement.