La Chine et l'Iran ont signé, samedi 27 mars à Téhéran, un accord de coopération stratégique et commerciale pour une durée de 25 ans. La genèse de ce pacte remonte à 2016, lors de la visite du président chinois Xi Jinping à Téhéran. L'accord a été signé par le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif,
Selon l'agence officielle Irna, les derniers détails de l'accord ont été arrêtés dans la matinée lors d'une rencontre entre « Wang Yi et Ali Larijani, conseiller du guide suprême [iranien Ali Khamenei] et représentant spécial de la République islamique d'Iran pour les relations stratégiques avec la République populaire de Chine ». Selon les Affaires étrangères iraniennes, l'accord signé samedi est une « feuille de route complète », comportant des « clauses politiques, stratégiques et économiques » pour « 25 ans de coopération entre l'Iran et la Chine ».
Pour Pékin,l’accord s'inscrit dans son vaste projet d'infrastructures lancé avec plus de 130 pays. Le rapprochement de Téhéran avec Pékin survient dans un climat de défiance renforcée de la République islamique vis-à-vis de l'Occident et en période de tensions entre Washington d'un côté, et Téhéran et Pékin de l'autre.
Pour la Résistance iranienne, le régime des mollahs qui refuse de publier le texte intégral du document et empêche que ses détails soient divulgués, tente de faire de cet accord un atout et un moyen de sortir des sanctions afin d’avoir la haute main dans les négociations de l’accord nucléaire et d’obtenir davantage de concessions de la nouvelle administration américaine.
La conclusion de l’accord indique que les autorités du régime ont en fait renoncé à leur responsabilité vis-à-vis de l’économie nationale. Cet accord implique essentiellement que Téhéran renonce au contrôle des principales industries, régions et projets, en échange d’une injection conséquente d’argent à court terme qui arrivera sans aucun doute directement dans les caisses des institutions chargées de sauvegarder l’emprise du régime clérical sur le pouvoir.
En 2016, environ un an après le début du processus de négociation, le régime a annoncé que l’Iran liquiderait de grandes quantités d’infrastructures, y compris des parties des industries pétrolière, gazière et pétrochimique. En 2019, il a été annoncé que la Chine serait autorisée à différer le paiement jusqu’à deux ans lors de l’achat de produits iraniens. Encore plus récemment, le député du régime iranien Hassan Norouzi a révélé qu’on a l’intention de donner le contrôle de l’île de Kish, un pôle économique de l’Iran, à la Chine pour une durée de 25 ans. Et selon Norouzi, le décor était également planté pour la «confiscation de la mer Caspienne» par la Chine.