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En 2015, les USA et cinq pays européens, dont la France, ont conclu avec l’Iran un accord censé empêcher le régime des mollahs de construire la bombe atomique. Très avantageux pour l’Iran, l’accord mettait fin aux sanctions économiques et beaucoup d’argent venait alimenter les caisses de l’Etat, ce qui lui permettait d’augmenter de 40% son budget militaire. En échange, l’Iran s’engageait à ne pas utiliser l’énergie nucléaire à des fins militaires. Les relations entre l’Iran et les autres signataires de l’accord étant ainsi normalisées, le commerce reprit bon train. Airbus, Total, Renault obtinrent d’importants contrats. Tout allait donc pour le mieux lorsque apparut sur la scène internationale un trublion nommé Donald Trump qui, rompant avec la politique de complaisance de ses prédécesseurs à la Maison Blanche, mit les pieds dans le plat et, comme il l’avait annoncé durant la campagne électorale, dénonça l’accord.
Dans la déclaration qu’il fit pour justifier sa décision, Donald Trump commença par rappeler que le régime iranien est le principal commanditaire du terrorisme, exportant des missiles dangereux, alimentant les conflits au Moyen-Orient et soutenant des mandataires terroristes et des milices comme le Hezbollah, le Hamas, les talibans et Al-Qaïda. Il rappela qu’au fil des ans, l’Iran et ses mandataires ont bombardé les ambassades et les installations militaires américaines, assassiné des centaines de militaires américains et enlevé, emprisonné et torturé des citoyens américains. Quant à l’accord, le président américain constate qu’en échange de la levée de sanctions paralysantes pour l’Iran, il ne lui a imposé que de très faibles restrictions sur son activité nucléaire et aucune limite sur ses autres comportements malveillants, notamment ses sinistres activités en Syrie, au Yémen et ailleurs dans le monde. Donald Trump dit avoir la preuve que l’Iran a menti en affirmant ne souhaiter qu’un programme pacifique d’énergie nucléaire de la même façon que Rohani, à l’époque où il dirigeait l’équipe de négociations nucléaires de Téhéran avait menti en affirmant que l’Iran avait mis fin à son programme militaire en 2003 ; tromperie dont il s’est vanté plus tard dans ses mémoires. Le président américain reproche à l’accord de ne pas prévoir de mécanismes adéquats de prévention, de détection et de répression de la fraude et de ne pas autoriser l’inspection de nombreux endroits important, notamment les installations militaires.
Dénonçant un accord qu’il juge bancal et incomplet, mais ne renonçant pas à négocier un nouvel accord durable qui profiterait à l’ensemble de l’Iran et au peuple iranien, héritiers légitimes d’une culture riche et d’une terre ancienne, Donald Trump décida de rétablir les sanctions économiques contre le régime des mollahs et annonça que tout pays qui aiderait l’Iran dans sa quête d’armes nucléaires pourrait être fortement sanctionné par les Etats-Unis, ce qui laisse perplexes les européens dont tous les beaux projets commerciaux risquent d’avorter, sauf à engager avec les Etats-Unis, un bras de fer dont ils ne sont pas sûrs de sortir gagnants.
Lors d’une conférence de presse du sommet UE-Balkans le 17 mai à Sofia, en Bulgarie, le président Emmanuel Macron a appelé à plus de réalisme : « On ne va pas non plus devenir les alliés de l’Iran contre les Etats-Unis d’Amérique (…) Nous n’allons pas sanctionner des entreprises américaines dans le cadre du différend sur l’Iran ».