Le régime des mollahs a mobilisé toutes ses forces répressives pour tenter de mettre un terme au soulèvement populaire qui embrasa l’Iran il y a quelques mois. Arrestations, incarcérations, tortures, assassinats ; tous le moyens ont été utilisés pour mater la contestation, mais celle-ci n’est pas éradiquée. Chaque jour en apporte la preuve. Si l’on compare le soulèvement à un incendie de forêt, on peut dire qu’il a été circonscrit. Mais il subsiste quantité de points chauds prêts à s’enflammer au moindre souffle.
Le plus dangereux pour le régime est certainement le retard de plusieurs mois apporté au paiement des salaires dans de nombreuses entreprises, ce qui a provoqué d’innombrables mouvements de protestation allant des cheminots d’Ispahan, Salmas, Shahroud, aux infirmières de l’hôpital Khomeini à Dehdasht, en passant par les travailleurs de la compagnie de canne à sucre Haft Tapeh, pour n’en citer que quelques uns, Quant aux travailleurs du Groupe métallurgique national d’Ahvaz, ils se sont mis en grève le lendemain du décès d’un ouvrier mort, après dix années de travail intensif, parce qu’il n’avait pas les ressources suffisantes pour se soigner.
Un autre motif de contestation réside dans la mainmise des pasdarans sur l’économie du pays. C’est ainsi que les travailleurs de la Compagnie d’aluminium d’Iran à Arak ont protesté contre la cession des actions de la compagnie aux gardiens de la Révolution et aux agents du régime. Les transporteurs de carburant ont protesté à Téhéran, devant le ministère du pétrole, contre le monopole exercé par les compagnies dépendantes du régime sur la distribution du carburant.
Au nombre des mécontents, il faut ajouter, parmi tants d’autres, ceux qui s’estiment spoliés par des établissements financiers comme Arman Vah à Khorramabaddat, ceux qui, dans la ville nouvelle de Pardis, ont acheté légalement des terres qui leur ont été ensuite confisquées et ce groupe de conducteurs de la compagnie des bus de Téhéran qui attendent depuis cinq ans la livraison de leur maison…
Les dirigeants de l’Iran sont conscients du fossé qui s’est creusé entre eux et la population. Le site officiel EternadOnline reconnait : « Les dirigeants doivent se rendre compte que la patience de la population a ses limites. Ils doivent préparer un nouveau plan dès que possible et combattre les sources des difficultés et les troubles des citoyens. » En seront-ils capables ? Il est permis d’en douter.