Situé au nord-est du pays, le Khorassan iranien est bordé à l’est, du nord au sud, par le Turkménistan et l’Afghanistan. A l’ouest, il a des frontières communes avec les provinces de Golestan, Semnan, Esfahan, Yazd, Kerman et Sistan-o-Balouchestan. Autrefois province unique, le Khorassan iranien est divisé depuis le 29 septembre 2004 en trois provinces :
-le Khorassan septentrional, capitale Bojnourd, superficie 28434 km2,
-le Khorassan méridional, capitale Birjand, superficie 69555 km2,
-le Khorassan –e-razavi, capitale Mashhad, superficie 144681 km2.
Population
En 2005, la population totale des trois provinces était d’environ 6 500 000 habitants.
Elle comprend des persans majoritairement chiites et urbanisés, des Kurdes, des Turcs, des Turkmènes, des Arabes, des Hazaras chiites, des Baloutches, des Pachtounes, des Aimaks et depuis la fin des années 70, une importante communauté afghane due à l’afflux de réfugiés consécutif à l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979 et à la guerre civile qui suivit.
Géographie et ressources
Le cœur de la région est constitué par une grande vallée, fossé d’effondrement allongé du nord-ouest au sud-est, où coulent en sens inverse le haut Atrak, vers la Caspienne et le Kashaf, vers le Tedjen, au sud-est. Toutes les grandes invasions ont emprunté ce couloir. Entre des chaînons montagneux, prolongements de l’Elbourz et des Chaînes caucasiques, s’étalent de hautes plaines steppiques. Bien irriguées, celles du nord et du nord-est permettent la culture intensive des céréales et des betteraves sucrières. Les massifs arrosés sont propices à l’élevage et les vallées abritées produisent fruits et légumes.
Le Khorassan est réputé pour ses tapis et la culture du safran, dans le sud de la région.
Le poète Abbas Ibn al-Ahnaf est issu d’une famille arabe établie dans le Khorassan.
Le Grand Khorassan
Le Khorassan iranien n’est qu’un fragment de ce qu’il est convenu d’appeler le Grand Khorassan. Le mot « Khorassan » vient du persan et signifie : « d’où vient le soleil ». Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Ce territoire englobait, outre le nord-est de l’Iran, l’actuel Afghanistan et le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan.
Un peu d’Histoire
Le Grand Khorassan a vu l’ascension et la chute de nombreuses dynasties au cours de l’Histoire. Durant celle des Sassanides, la province était gouvernée par un lieutenant général et par quatre margraves, chacun commandant une des quatre parties la constituant. Pendant la conquête islamique, les quatre parties étaient nommées d’après les quatre grandes cités : Neyshabour, Merv, Hérat et Balkh. Après l’invasion arabe, la province est restée aux mains du clan Abbasside jusqu’en 820, du clan iranien Tahéride jusqu’en 896 puis de la dynastie Samanide jusqu’en 900. Le territoire est passé ensuite sous la coupe des Turcs, des Mongols, enfin de Tamerlan vers 1360. La ville de Hérat est devenue la capitale de son fils Shah Rukh puis de son descendant Hussayn Baykara, le mécène du grand peintre miniaturiste Behzad.
Occupé en 1507 par des tribus ouzbèques, le Khorassan le fut en 1747 par les Afghans qui, durant la période Kadjar furent soutenus par la Grande-Bretagne afin de protéger la Compagnie des Indes orientales. Hérat fut ainsi séparée de la Perse et le traité de Paris en 1903 interdit à l’Iran de faire valoir ses droits vis-à-vis des britanniques sur la ville et les autres territoires qui constituent aujourd’hui l’Afghanistan.
Finalement, le Khorassan fut divisé en deux parties : la partie orientale, la plus densément peuplée, tomba sous protection britannique ; la partie occidentale fut attribuée à l’Iran.