Quand, en août 1914, les troupes alliées franchirent les frontières iraniennes, les régions pétrolifères du Sud furent occupées par l'armée britannique, tandis que l’armée rouge soviétique prit position au Nord, dans la province d’Azerbaïdjan.
Après la deuxième guerre mondiale, les troupes iraniennes se retirèrent de la région, ce qui permit aux Kurdes de déclarer l'indépendance de leur république le 22 janvier 1946 avec Qazi Muhammad comme Président et Hadji Baba Sheikh comme Premier ministre. Les Soviétiques se montrèrent plutôt sceptiques, mais acceptèrent d'aider la nouvelle république en lui livrant quelques milliers de fusils et une imprimerie.
De grands progrès furent accomplis dans le domaine de l’instruction, de l’hygiène publique, des routes. Des livres scolaires furent imprimés en kurde. L’agriculture fut confiée à un département spécial et le commerce extérieur strictement contrôlé. On organisa aussi une armée nationale. Les combattants expérimentés de Moustafa Barzani, qui avaient dû se replier d’Irak, vinrent renforcer le potentiel militaire.
La République de Mahabad fut cependant écrasée moins d'un an plus tard par l’armée iranienne, encouragée et armée par les États-Unis. Après la disparition de la république, Qazi Muhammad, son frère Sadr i Qazi et son cousin Saïf i Qazi furent exécutés en public au centre de Mahabad.
De son côté, Moustafa Barzani, après une marche de cinquante-trois jours, poursuivi par des troupes iraniennes, irakiennes et même turques, réussit à se réfugier en Union soviétique avec près de cinq cents de ses compagnons d’armes. Ceux de ses hommes qui s’étaient rendus aux autorités militaires de l’Irak, lesquelles leur avaient promis la vie sauve, furent pendus le 17 juin 1947.