Iraz Mirza naquit en octobre 1874 à Tabriz. Son père, Gholam Hossein Mirza avait pour ancêtre le second shah de la dynastie Qajar : Fath Ali Shah Qajar qui régna de 1797 à 1834 et qui, possédant une centaine de femmes dans son harem eut une innombrable descendance.
Gholam Hossein Mirza avait le titre de poète officiel à la cour du prince héritier Mozaffaredin Mirza, fils de Nasseredin Shah, le quatrième shah de la dynastie Qajar.
Le jeune Iraz passa son enfance à étudier la langue persane chez des maîtres tels que Bahâr Shirvâni et Aref Esfahâni. Il fréquenta la Maison des sciences et techniques à Tabriz. A 15 ans, il parlait couramment français, arabe et turc et se montrait excellent calligraphe. Il se fit remarquer très tôt pour ses dons poétiques et fut encouragé dans cette voie par Amir-Nezam Garoussi qui lui accorda le titre de Fakhr-ol-Sho’ard (honneur des poètes). Il se maria à 16 ans, et trois ans plus tard perdit à la fois son épouse et son père qu’il remplaça dans sa position de Poète de la Cour de Mozaffaredin Mirza. Quand ce dernier accéda au trône, trois ans plus tard sous le nom de Mozaffaredin Shah, Iraj prit le titre de poète en chef.
Quelques années plus tard, Iraj rejoignit à Tabriz le bureau d’Ali Khan Amindowleh, gouverneur d’Azerbaïdjan de l’est. Celui-ci s’installa en 1905 à Téhéran. Iraj le suivit et s’impliqua rapidement dans la Révolution constitutionnelle. Après un séjour de deux ans en Europe, à la demande d’Ahmad Ghavam Saltaneh, Iraj revint travailler à Téhéran à l’Office des Rédactions Officielles. Nommé en 1917 au Ministère de la culture puis transféré trois ans plus tard au Ministère des finances, il travailla à Mashhad jusqu’en 1925 puis rentra à Téhéran où il mourut, à 52 ans, le 14 mars 1926. Il est enterré au cimetière de Zahir o-dowleh au nord de Téhéran. Son fils ainé, Ja’afar Gholl Mirza s’était suicidé en 1915.
Iraj Mirza est l’un poètes contemporains les plus connus de l’Iran et le premier maître de la poésie du langage familier. Il a composé plus de 4000 vers dans lesquels il aborde largement les thèmes politiques et sociaux majeurs de son temps. Il est aussi l’auteur de poèmes satiriques et de maximes réputées. Il a beaucoup insisté sur l’importance de l’éducation des enfants et de la figure de la mère. A ce titre, est considéré comme l’un des précurseurs de la littérature enfantine moderne en Iran et on l’a surnommé le « poète de la mère ».
Dans ses poèmes, Iraj Mirza utilise une langue simple qui côtoie parfois la langue populaire. La sincérité de son expression a été admirée par ses confrères, y compris par Malek-ol-Shoarâ Bahâr qui le surnomma « le nouveau Saadi »
Un poème d’Iraj Mirza
L’amoureux, imbécile, grossier
Mais aussi indigne, impudent
Tout ivre, tout fou
Ignora le respect de la mère,
Alla et la jeta à terre,
Déchira sa poitrine et attrapa son cœur,
S’en allant chez sa bien-aimée, le cœur de sa mère
A la main, tel une mandarine,
Il tomba par terre, au seuil de la porte
Son coude fut un peu blessé.
Le cœur, encore vivant
Tomba par terre de la main du mal élevé
Il se releva et alla vers le cœur
Toujours chaud et sanglant
Il entendit alors une voix
Venue du cœur, qui disait
Ah ! La main de mon fils est blessée !
Ah ! Le pas de mon fils a heurté la pierre !