Une vaste opération de propagande
Le régime iranien et ses supplétifs parisiens ont lancé une grande offensive de charme sous la forme d’une semaine culturelle à la gloire d’Ispahan, ville chargée d’Histoire. Inauguration à l’Assemblée nationale sous la houlette de Delphine O, présidente du Groupe d’amitié France-Iran et clôture au Palais du Luxembourg, présence du maire d’Ispahan et des conférences en veux-tu en voilà sur les jardins, l’eau, l’architecture, le cinéma ; le régime a sorti le grand jeu pour séduire en faisant « vivre Paris au rythme d’Ispahan ». Avec sa fourberie habituelle et le soutien de ses lobbys et courtisans, il a dissimulé derrière un écran de fumée la triste réalité de la vie en Iran. Ne s’y sont laissés prendre que ceux qui avaient intérêt à le faire, parce que : « l’Iran est un grand marché potentiel et que si nous n’y allons pas, d’autres s’en chargeront. »
L’envers du décor
La ville d’Ispahan n’est plus ce qu’elle était. Le fleuve Zayandeh-Roud est totalement à sec. L’exploitation anarchique par les gardiens de la révolution à des fins militaires et pour les champs cultivés à leur compte, a épuisé les cours d’eau et les nappes phréatiques. Les vents qui balaient les sols arides amènent des tempêtes de poussière qui rendent l’air irrespirable. Depuis un mois les agriculteurs manifestent pour réclamer leur droit à l’eau.
Après des siècles de coexistence pacifique, Ispahan soufre aujourd’hui de la persécution des minorités chrétiennes et bahaïes avec rafles des nouveaux convertis, et magasins scellés en série. Mais la brochure consacrée à la semaine culturelle vante la « vie associative des communautés »…derrière les barreaux !
En 2017, Ispahan a connu vingt pendaisons, dont trois en public sur les places de la cité antique. De nombreuses femmes ont été agressées à l’acide. On a interdit le vélo féminin et multiplié les patrouilles contre les mal voilées. Et pourtant, la brochure présente des silhouettes de femmes tête nue. Cherchez l’erreur ! La même feuille de propagande annonce un concert de santour, donné par une femme, alors que la loi ne permet pas aux femmes de jouer en solo sur scène devant un public mixte.
Dans ces conditions, on conçoit aisément que Paris n’ait nulle envie de vivre au rythme d’Ispahan ! D’ailleurs, la Mairie de Paris ne s’est pas associée à cette opération de propagande.
Conclusion
La riche culture iranienne mérite d’être connue et il faut dénoncer avec la même vigueur, la censure intégriste qui s’emploie à la détruire et les gens sans scrupule qui cherchent à se l’approprier à des fins mercantiles ou idéologiques.