Le 12 juin 2009, les Iraniens seront appelés à plébisciter le candidat à la présidence de la République islamique désigné par le Guide suprême pour appliquer scrupuleusement ses directives. Comme dans tous les régimes totalitaires, les élections en Iran ne constituent qu’un simulacre de démocratie puisqu’aucun candidat de l’opposition n’est autorisé à se présenter. Selon les articles 93 et 99 de la Constitution, le « conseil des gardiens » supervise toutes les élections et présélectionne les candidats, qui doivent tous « croire profondément au régime du Guide suprême et agir en conséquence ».
On connait les antécédents du candidat sortant, Ahmadinejad, le tortionnaire de la prison d’Evine, l’homme aux mille coups de grâce et son bilan à la présidence : trente six millions de personnes sous le seuil de pauvreté selon des médias officiels, dont six millions touchés par la faim ; un taux d’inflation dépassant les 30%, sept milliards de dollars dépensés pour la répression et pour l’exportation du terrorisme.
Ses « concurrents » n’ont rien à lui envier en matière de barbarie. Tous ont du sang sur les mains. L’un d’eux, Mohsen Rezaï est même sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré contre lui par Interpol, le 7 novembre 2007, pour son implication dans le dynamitage du centre juif AMIA en Argentine. Fondateur du corps des Pasdarans en 1979, il s’illustra durant la guerre avec l’Irak par l’utilisation de vagues humaines et par l’envoi d’enfants dans les champs de mines.
Mir Hossein Moussavi, premier ministre durant les 8 ans de la guerre avec l’Irak, fut l’un des fondateurs du parti de la République islamique que les iraniens appellent le parti des matraqueurs. Il est responsable de 52 assassinats à l’étranger.
Mehdi Karoubi, haut dirigeant du régime, fut personnellement impliqué dans les exécutions de masse en 1981 et les massacres de prisonniers politiques en 1988. C’est lui qui, le 6 janvier 1991, alors qu’il était président du parlement, lors d’un message adressé aux matraqueurs qui allaient prendre d’assaut l’ambassade britannique, insista sur l’application du verdict de mort prononcé contre Salman Rushdie
En l’absence d’observateurs internationaux, il faut s’attendre à un scrutin truqué, avec pressions sur les électeurs, bourrage des urnes et falsification des résultats, comme lors de toutes les élections précédentes, si l’on en juge par les écarts considérables entre les chiffres annoncés par le pouvoir et ceux qui proviennent de sources intérieures proches de la Résistance, en matière notamment de taux de participation.