Selon une récente étude de Reporters sans Frontière, l’Iran des mollahs est l’un des pays qui respectent le moins la liberté de la presse. 173 pays font mieux dans ce domaine. Le contrôle de l’information y est implacable. De 1979 à nos jours, au moins 860 journalistes ont été arrêtés, détenus ou exécutés par le pouvoir iranien.
Les intimidations permanentes, les arrestations arbitraires, les condamnations très lourdes prononcées à l’issue de procès iniques par des tribunaux révolutionnaires font toujours partie du quotidien de la presse iranienne. Cette répression contre la liberté d’information ne se limite pas à l’intérieur des frontières du pays. Les correspondants iraniens des médias internationaux sont également sous forte pression. Le régime n’hésite pas non plus à couper totalement internet pendant de longues périodes pour priver la population d’informations alternatives alors que les journalistes-citoyens, très actifs sur les réseaux sociaux, se retrouvent au cœur du combat pour une information libre.
Les médias à la solde du pouvoir sont passés maîtres en matière de dissimulation d’informations, désinformation, voire mensonge d’État. Ils se sont particulièrement distingués à l’occasion de la crise du coronavirus affirmant tout et son contraire : en février, les autorités ont ainsi commencé par démentir l’ampleur de la propagation du virus après la publication d’informations de médias proches du pouvoir qui faisaient état de deux décès liés au Covid-19 dans la ville sainte de Qom, avant de reconnaître, deux mois plus tard, que le foyer initial de la contamination était bien l’école coranique de la ville, qui accueille des étudiants religieux chinois. Une fois la réalité de l’épidémie admise, le régime a tout mis en œuvre pour limiter la libre circulation d’informations à ce sujet. Diffuser des informations non officielles sur la crise a valu à de nombreux journalistes et journalistes-citoyens d’être convoqués et interrogés, voire inculpés, pour “propagation de rumeurs”.