La diffusion par le fils de l’ayatollah Montazeri d’un enregistrement audio de son père s’insurgeant contre le massacre des prisonniers politiques iraniens en 1988 a réveillé la conscience de la communauté internationale, bien discrète jusqu’alors. Et ce qui semblait impossible il y a encore quelques mois est en train de se produire. De plus en plus de voix se font entendre pour demander des comptes au régime des mollahs et exiger que les responsables de ce crime contre l’humanité soient traduits devant la justice.
Nous ne retiendrons que quelques exemples. Les intervenants à la conférence organisée au Siège Européen des Nations Unies à Genève par le « Parti Radical international » ont condamné les violations des droits de l'homme et les exécutions croissantes en Iran, soulignant la nécessité de faire la lumière sur le massacre des 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran. Ils ont appelé à une enquête de l'ONU sur ces crimes et à la poursuite en justice des auteurs. Le Dr Henirk Mansson, professeur à l'Université de Copenhague, a déclaré que les violations des droits de l'homme ne sont pas oubliées avec le temps et a évalué diverses méthodes internationales pour examiner le massacre de 1988.
La question a aussi été évoquée à Genève, lors d’une conférence de presse par M. Taher Boumedra, ancien représentant de l’ONU pour les droits de l’homme en Irak, et une équipe de juristes.
Le 9 mars 2017, M. McCaul a soumis à la Chambre des représentants des États-Unis une résolution qui a été portée devant la Commission des affaires étrangères. Cette résolution émanant de lui-même et d’une dizaine de parlementaires, condamne le Gouvernement de la République islamique d'Iran pour le massacre des prisonniers politiques en 1988 et demande justice pour les victimes. Elle conclue en ces termes :
La Chambre des représentants :
(1) condamne le Gouvernement de la République islamique d'Iran pour le massacre de 1988 et pour avoir rejeté la preuve de cet ensemble manifeste de crimes contre l'humanité ;
(2) exhorte l'Administration des États-Unis et ses alliés à condamner publiquement le massacre et à faire pression sur le Gouvernement des mollahs afin qu'il fournisse des informations détaillées aux familles des victimes au sujet de leurs proches et de leurs dernières demeures ;
3) exhorte le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran et le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à créer une commission d'enquête chargée d'enquêter sur le massacre et de recueillir des preuves et d'identifier les noms et rôles des auteurs principaux en vue de les traduire en justice.