La province du Fârs est située au sud-ouest de l’Iran, près du Golfe Persique dont elle est séparée par la province de Bushehr. D’une superficie de 122 608 km2, elle compte environ quatre millions et demi d’habitants dont un million et demi dans sa capitale Chiraz. Constituée de 21 circonscriptions comprenant 54 villes et près de 3 000 villages, la province du Fârs possède pas loin de 300 sites historiques, culturels ou religieux.
Géographie et climat
La province du Fârs est traversée par les monts Zagros qui s’étirent du nord-ouest au sud-est. On y distingue trois régions climatiques. La première est la région montagneuse du nord et du nord-ouest de la province qui a des hivers froids modérés et des étés tempérés. La deuxième est constituée des régions centrales, avec des hivers pluvieux et tempérés et des étés chauds et secs. Enfin, la dernière région, située au sud et au sud-est, a des hivers tempérés et des étés très chauds.
Une longue histoire
Les fouilles archéologiques réalisées notamment à Persépolis, dans le Temple du feu de Zarathoustra et dans des collines au sud de Chiraz, où ont été mises au jour des restes de poteries datant du troisième millénaire avant JC, confirment les racines préhistoriques de la civilisation du Fârs.
A la fin du grand empire achéménide, le Fârs est administré par Solukus, un des commandants d’Alexandre qui ordonne l’installation de Grecs au cœur de la province.
Viennent ensuite les conquérants arabes, la dynastie des Bouyides, les Seldjoukides puis les Atâbeks qui contrôlent le territoire pendant un siècle jusqu’à l’arrivée des troupes mongoles.
Aux XIVème et XVIème siècles la province est ballottée d’une dynastie à l’autre partageant la destinée de bien des provinces iraniennes frappées par l’instabilité politique.
Couronné en 1729 comme roi d’Iran, Nader Shâh ordonne la réparation des dégâts de guerre, surtout ceux du Fârs, ce qui redonne à la région croissance et prospérité. Du coup le gouverneur de la province se révolte et réclame l’indépendance. Nader encercle alors la ville de Chiraz durant quatre mois. Les victimes et les dégâts sont nombreux. Une épidémie de peste entraine la mort de 14 000 personnes. La province vit la pire période de son histoire.
La paix revient en 1750 sous l’autorité de Karim Khân Zend qui choisit Chiraz pour capitale et la fait restaurer. La ville est abandonnée comme capitale au profit de Téhéran quand Aghâ Mohammad Khân Qâdjâr reprend le trône du dernier des Zends dont il fait transporter les restes à Téhéran pour y être enterrés sous son trône afin de s’offrir le plaisir de les piétiner chaque jour.
Jusqu’à la fin de l’époque qâdjâr, en 1925, le Fârs se retrouve entre les mains de gouverneurs tous plus incompétents les uns que les autres.
Ressources agricoles et industrielles
La ville de Chiraz est située sur la route principale reliant Téhéran au sud de l’Iran. Les communications à l’intérieur du Fârs sont assez faciles, des défilés relativement courts permettant de passer d’une zone de plateaux à l’autre. L’agriculture y est prospère. Elle produit des céréales (blé et orge), des agrumes, des dattes, des betteraves sucrières et du coton. Le Fârs possède des installations pétrochimiques, une raffinerie de pétrole, une raffinerie de sucre, une importante industrie électronique, des usines de production de pneus et d’accessoires automobiles. A suivre